Thursday, April 12, 2007

Même si la nuit a été bien noire…


…Sept échos du tantra sont revenus à mon oreille



Nouvelle
Par Flavie Duquesne

Avant Propos
C'est le blog 1 (Kalachakra) de Bouddh@nar :
http://bouddhanar-1.blogspot.com/ , qui m'a d’abord interpellée. J’y ai trouvé des éléments qui correspondent sans doute à ma modeste expérience. Peut-être pourrais-je en dire davantage lorsque j'aurai laissé mûrir cela un peu plus. Mais, plutôt que de vous faire languir, voici les deux extraits qui ont eu de la résonance en moi :
1)"en des lamaseries écartées, [certains] pratiqueraient un vampirisme de grand style : ils attireraient par magie des voyageurs égarés et les convaincraient de se laisser mourir rituellement afin d'acquérir du mérite ou un " bon karma ", valable en une autre vie ! En réalité, les " moines " viseraient à leur prendre leur vitalité par osmose, au cours d'une agonie savamment allongée." Alexandra David-Neel
2) "le monde subtil est immense, son étendue et sa pénétration sont d'ordre cosmique ; des êtres venus de lointains univers interviennent sur notre terre car la plasticité de la substance subtile est totale. Des formes extrêmement puissantes, libres, étranges, mouvantes vont et viennent dans cet univers très proche du nôtre mais où les lois du temps et de l'espace sont différentes. [...] elles sont souvent d'une beauté indicible, mais la gloire et la splendeur n'implique pas nécessairement la valeur morale ; songez aux sectes étranges qui surgissent un peu partout à travers le monde, créées par des illuminés, sadiques ou masochistes, qui provoques une asthénie pathologique chez leurs disciples et, par hypnose, permettent les contacts avec les plans subtiles où règnent ces forces asuriques ténébreuses. "J.M. Rivère, " LETTRES DE BENARES ".
J'ai ôté de ces citations les brefs passages et les notations avec lesquels je n'étais pas vraiment en phase. Cela apparaît lorsqu'il y a des crochets [...]. Je n’ai gardé que ce qui a fait écho en moi à des choses que j'ai eu l'impression de subir, côté victime, pendant ma retraite bouddhiste de plusieurs années dans une tradition tibétaine.

Je n'ai pas pu encore la raconter, je n'avais pas les mots pour l'écrire, et personne de rationnel de toute façon n’aurait pu y croire.
Tout cela pour dire que je pense qu’ont agi pendant cette retraite spirituelle des phénomènes subtils un peu comme ceux évoqués ci-dessus - dans les citations 1) et 2).
Ma sensibilité se tourne vers une vision "poly" ou "multi", pour expliquer ces influences étranges ressenties pendant cette période. C’était comme si une multitude de forces, d'activités et d'êtres dans des champs complexes et vastes avaient interagi et que je n’en ai perçu que la résultante comme un effet unifié.
C’est aussi des rapports de forces complexes qu’il m’a semblé percevoir à demi, un peu comme dans la colonisation, la domination et la soumission des individus de nos collectivités visibles, à d'autres " individus " et collectivités, invisibles. Cela m’était devenu perceptible momentanément par le biais de l’ouverture spirituelle dans le silence.
Si j’ai perçu une sorte de force unique c’était, je le répète, sans doute la résultante de forces plus complexes, y compris d'oppositions dualistes dont je ne percevais que l’effet final en moi.

Je n'affirme ni n'exclue rien, cependant. J'ai même pu pendant une partie de ma retraite avoir l'impression de subir la prédation d'activités subtiles que je peux qualifier comme évoquant une impression évidente et somme toute unifiée de Mal, même si je me refuse à personnifier cela de peur de simplifier ou de caricaturer ce qui est sans doute plus sophistiqué et complexe.
Je ne sais donc toujours pas ce qui s'est passé, ni ce qui se passe aujourd'hui en filigrane de ces mondes du tantra bouddhiste. Mais ce que je commence mieux à sentir - grâce aux écrits des Trimondi, de Boudd@nar, de Christian Pose, de Marc Bosche ou en anglais de James & Tara Carreon sur l’American Buddha Online library - c'est que ce n'est pas du tout le bouddhisme rassurant et paisible qui nous était promis lorsque nous avons entrepris d’arpenter la voie ancienne du bouddha...
Tant que je n'ai ni des mots, ni des faits pour spécifier ces phénomènes il ne me sera pas possible d'écrire vraiment à leur sujet plus que ces quelques échos… littéraires.
Je me contente d'essayer de cultiver de vagues notions, de comprendre un peu mieux l'incompréhensible. Peut-être quelques autres paragraphes en sortiront-ils, un peu plus tard. Et je lirai aussi les nouveaux textes et témoignages dans les différents blogs de Bouddh@nar pour mieux comprendre.

1er écho)

Mandala Matrix
Mais pour ne pas clore totalement le sujet à ce point, juste une chose, comme çà, en passant : je pensais rencontrer un monde psychique et spirituel, antique, ancien et hiératique pendant ma retraite spirituelle.
Il est en effet apparu au début, un peu comme un décor, une toile peinte : les yidams, les mandalas et les formules des mantras apparaissant un peu en trompe l'oeil comme aux avants scènes.
Puis c'est - derrière - un autre monde qui s'est invité, comme s'il était une réalité plus active et efficiente, se " servant " de ces images traditionnelles et figées du bouddhisme himalayen.

Ce monde, qui s’est avéré au final prédateur et exploitif, n'avait rien d'antique, de vieux ou de traditionnel.
Il m'est apparu comme ultra moderne selon nos critères, un monde de technologies sophistiquées venues de " mondes " parallèles aux nôtres. Il était doté de sciences appliquées psycho somatiques subtiles agissant "par osmose". Elles servaient en particulier à prélever nos énergies subtiles, les échantillonnant par qualités.
Ces activités subtiles étaient dotées de " feed back " (capacités de rétroaction), de coordination et d'auto contrôle cybernétique, etc.

Il m'a semblé que ce monde psychique du tantra bouddhiste n'est pas seulement peuplé de vieux "démons" ou de vieilles "dakinis" rouges, mais mu par des activités de technologies, inconcevables encore pour nous, qui prélèvent notre vitalité subtile, nos énergies de conscience et de vie de manière rationnelle et organisée. Ces activités ne nous renvoient des leurres yoguiques et des images tantriques toutes faites que pour mieux brouiller les pistes, comme pour mieux se cacher derrière.
Le monde tantrique serait habité par une réalité technologique subtile, une bio science exploitive venue d'autres mondes, d'autres dimensions imperceptibles de l'expérience consciente et collective, dont nous n'avons encore aucune idée.

Nous ne serions ainsi pas seulement le "bétail des dieux", comme l'écrit le voyageur tantrika Daniélou. Nous ne serions pas seulement le bétail humain trait pour le lait de notre vitalité et de nos énergies subtiles. Nous serions aujourd’hui dans une sorte d'élevage industriel imperceptible, dont les clôtures barbelées nous sont invisibles, reliés à des dimensions peuplées de collectivités inaccessibles. Leurs activités autonomes s'installeraient progressivement et perceptiblement dans les canaux et plexus subtils à l’intérieur du corps, en particulier lors de l'adhésion au tantra et de l'ouverture dévotionnelle.
Comme vous le voyez personne ne pourra y croire un seul instant, en-deçà de la faculté imaginative suscitée par l’évocation littéraire. Il est impossible de le prouver ou d'en apporter la moindre présomption de preuve.
De plus je ne suis pas sûr des limites, ni des enjeux réels de ces phénomènes s'ils existent, ni qu'ils soient strictement limités au monde tantrique.
En particulier l’éveil spontané de la kundalini s’apparente aussi à ces phénomènes en terme de symptômes perçus. Il est donc bien difficile chez un tantrika de différencier les activités subtiles qui ressortissent de l’ouverture à sa lignée de lamas, et ce qui est dû à l’activation autonome et universelle de la kundalini en lui.

Ceci étant dit, nous n'avons que 5 ou 6 sens, nous ne percevons que 3 ou 4 dimensions.
Si d'autres dimensions existent en plus, et en parallèle, d'autres sens nous seraient nécessaires pour percevoir ces bandes de fréquence de réalité qui sortent des capacités de notre "tuner" cognitif.
Si d'autres mondes conscients disposent de ces sens dans ces dimensions supplémentaires, ils nous perçoivent et peuvent nous rencontrer sans que la réciproque soit vraie, comme s'ils nous voyaient à travers un miroir sans tain, et que nous ne pouvions les voir.

Certains de ces mondes, de ces " êtres " conscients, ou de leurs collectivités nous sont sans doute familiers sans que nous puissions jamais connaître leur vrai visage.
Ceux-là sont sans doute amicaux, agissant comme de bienveillants jardiniers dans notre monde primitif d'hommes, nous gardant des obstacles invisibles ou de ces prédateurs.

Mais il ne serait pas impossible que dans le vaste cosmos, et surgies d'autres dimensions, des mondes moins généreux s'intéressent à notre force de vie, de conscience, à notre potentiel humain collectif et individuel, juste pour le prélever, comme nous le faisons ici pour du lait, du miel, du pétrole, du gaz ou du bioéthanol…

Un gisement à exploiter, en somme ? Et les mandalas du tantra ne seraient-ils alors que des " machines à traire ", les mantras : des " foreuses " et les yidams : des " entonnoirs " pour aspirer, échantillonner, réunir les flux ainsi prélevés, et prendre à notre monde humain, par osmose, le meilleur de lui-même, sans que nous n'en vissions rien ? C’est sans doute plus complexe, comme nous allons le voir maintenant. Il y a aussi une forme d’échange qui prend place dans ce processus, qui n’est donc pas à sens unique.

2ème écho)

BioTech & psychoTech

Etonnamment j’avais en quelque sorte été informée de vive voix de cette possible réalité juste au commencement de ma retraite spirituelle.
Le lama, une femme, m’avait accompagnée. Elle m’avait permis de m’y préparer. Elle était d’habitude assez économe de ses mots. Et j’avais été très étonnée lorsqu’elle m’avait demandé, en substance, et juste avant le commencement de ma période contemplative :

- " Aimeriez-vous avoir un microprocesseur implanté sous la peau ? "

C’était, il faut le préciser, la période où on avait annoncé, je crois, aux informations que cette perspective était envisagée dans le futur pour diverses applications médicales ou sécuritaires.

Un peu interloquée de cette curiosité scientifique et technologique, très inattendue chez ce lama assez classique d’ordinaire dans ses thèmes d’enseignement public, j’avais marqué un imperceptible temps, à cause de l’étonnement.
Puis j’avais répondu spontanément et brièvement quelque chose comme :

- " Non, quelle horreur, çà me déplairait… "

Et le lama, avec un imperceptible sourire, de m’expliquer posément, et doucement, comme pour m’en convaincre, qu’elle pensait que ce serait très bien pour elle, voire pour d’autres, d’avoir un microprocesseur implanté sous la peau. Ce serait très pratique, etc.
Je me souviens très bien de cette conversation, car si la question m’avait interloquée, la réponse m’avait encore surprise davantage.

Tout l’essentiel avait été dit en quelques mots par la moniale. Et c’est donc pendant, et surtout après ma retraite, que j’ai repensé à ses propos. J’ai songé à ce qu’ils sous-entendaient probablement de la compréhension par le lama de l’emprise d’une sorte de biotechnologie subtile, miniaturisée, agissant depuis l’intérieur du corps et de ses canaux subtils. Le lama semblait savoir que ce n’était pas un monde ancien qui agissait pendant une telle retraite. C’était un monde inconnu certes, mais venant plutôt du futur biocybernétique que du passé mythologique…

Songeons que cette éventualité, même étonnante, n’est pas si absurde.

Qui aurait pu croire, il y a cent ans que l’Internet, le mobile 3G1/2, le WiFi, le WiMax, le système GPS, les puces RFID de localisation à fréquence radio, la télé multicanaux numérique, les écrans tactiles, les supercalculateurs électroniques, la chirurgie à distance assistée par satellite, les nettoyeurs à ultrasons, les nano pompes existeraient un jour, c'est-à-dire aujourd’hui ?

Alors est-il si farfelu d’imaginer que, dans d’autres dimensions, d’autres consciences que celles de nos frères et soeurs humains utilisent aussi des interfaces de communication et d’activité avancées, tout aussi facilement que nous utilisons déjà les webcams, la visiophonie ou les emails ?

Avec l’Internet nous pouvons ne jamais rencontrer nos correspondants, et n’avons que l’interface et l’outil numérique pour nous relier.
Pourtant nous communiquons. Nous nous voyons en images. Nous échangeons, parfois à des milliers de kilomètres de distance les uns des autres. Nous ne savons pas où habite tel correspondant Internet, ni parfois quel est son vrai nom, ni son vrai visage. Mais nous savons qu’il existe.

Est-il si extravagant d’imaginer que ce que nous appelions hier des divinités, des dieux, des entités spirituelles, des démons ou des asuras, pourraient être des collectivités et des consciences parallèles à notre univers physique, voire entremêlées (" intermeshed ") avec lui sur d’autres bandes de fréquence de la réalité ?

Elles seraient dotées de moyens de communication et d’activité subtiles, comme nous le sommes déjà des nouvelles technologies de l’information, de la communication et de la nanotechnologie.

La différence est que ces moyens seraient plus avancés, plus évolués. Ils agiraient aussi par des activités à distance dans notre vie psychosomatique, par exemple à la confluence de notre biologie et de notre psychologie, au niveau des souffles et des énergies subtiles. Ils nous resteraient imperceptibles en général, sauf par certains de leurs effets.

Nous ne rencontrerions jamais ou presque le visage réel de ces mondes et des consciences qui les habitent, faute de récepteurs sensoriels adaptés à leurs dimensions. Car la vue, le toucher, l’ouie, l’odorat, le goût sont inadaptés. Ce sont des sens incomplets, voire rudimentaires, et même la pensée est inadaptée, elle aussi, pour percevoir et comprendre ces dimensions.

Nous serions juste exposée à leurs activités à distance. Nous en recevrions dans le meilleur des cas quelques images adaptées à notre compréhension. Ces mondes déposeraient en nous et au cours de nos expériences spirituelles, des images, des compréhensions partielles, des allusions, des indices comme autant de contes pour enfants, afin que nous puissions grandir et commencer un peu à comprendre.

C’est en cela aussi qu’il y aurait échange entre ces mondes parallèles et nous. Si nous prêtons ou donnons sans le savoir le meilleur de nos énergies aux activités imperceptibles qui les prélèvent, nous recevons parfois comme des intuitions imaginatives que, depuis ces univers parallèles, des consciences bienveillantes déposent en nous par le jeu d’activités bio cybernétiques adaptées à notre situation et à notre constitution psychosomatique.
Mais cette compréhension a des limites, celles de nos sens et de notre entendement, limités par les notions de l’espace et du temps... Imaginez une fourmi qui se promène sur le clavier de notre ordinateur à la maison : difficile pour nous de faire comprendre à la petite fourmi ce qu’est un clavier AZERTY, ou à quoi sert une telle machine, n’est-ce pas ? Peut-être sommes-nous comme de petites fourmis, marchant sans le savoir sur des " claviers d’ordinateur " qui nous sont incompréhensibles …

Mais tout comme sur Internet on trouve le meilleur comme le pire - des meilleures recettes de cuisines aux plus abjects sites violents - il est plausible aussi que ces activités subtiles soient tout aussi contrastées, et leurs raisons d’être aussi.
Ces activités nous restent en général imperceptibles ou presque, et bien entendu leurs " ingénieurs " et leurs " usagers " depuis d’autres champs de réalité nous restent d’autant plus énigmatiques.
Alors si nous ne voyons rien, croyons-nous le plus souvent qu’il n’y a rien de caché derrière le voile de l’apparence matérielle. Et peut-être cela nous rassure-t-il et nous rend-il la vie plus simple.
La science fiction, même si je n'en suis pas amateur, de Matrix à Star Wars, a depuis longtemps l'intuition de ces phénomènes. Sont-ils ainsi, tels que les artistes et les réalisateurs nous les décrivent ? Sont-ils aussi au coeur du tantra bouddhiste ?

Et pouvons-nous aussi compter sur des mondes, des guides bienveillants, des pédagogues subtils, venus eux aussi d'autres dimensions contiguës à notre univers physique, pour nous éviter les pièges invisibles ?

3ème écho)

Et les shadoks pompaient…

Les lieux collectifs du tantra pourraient être des interfaces entre ces mondes humains et invisibles. Pour le meilleur comme pour le pire. Car des communautés du tantra pourraient aussi être de simples pièges dorés, colorées et parfumés.

Un joli rinpoché gigote et sourit sur son siège surélevé. Il est vêtu de brocards, de soieries. Mais il est lui-même prisonnier, et – depuis son enfance - l’otage aimable d’un de ces mondes invisibles moins aimables. Il est dans sa petite cage tout aussi invisible. Elle est installée bien au milieu du dispositif, comme le petit poisson d’appât est accroché à l'hameçon au bout de la ligne.

Musiques, alcool, sucreries, sexe tantrique (ganacakra) seraient d'autres appâts pour mieux attirer les foules naïves aux tsoks, aux rituels, aux initiations et après exploiter celles et ceux qui auraient vraiment mordu à l'hameçon.
Là , après des années de retraites collectives, de répétitions de rituels et de mantras, les adeptes les plus offerts à leur prédilection du tantra deviendraient tels des automates, vides, et de plus en plus sans âme, sous la houlette d’un éventuel monde invisible.
Peu à peu ils se seraient laissés piloter par des activités subtiles régissant leurs désirs au prétexte de les satisfaire. Elles continueraient de prélever le meilleur de leur esprit, de leur conscience et de leur énergie vitale subtile. Ce seraient des yoguis malgré eux, en somme.

De manière virale, ces yoguis transformés par leur pratique, indulgents avec elle, prélèveraient l’énergie subtile chez leurs relations, proches, conjoints, enfants.
Ce prélèvement se ferait par le truchement des soi-disant souhaits altruistes, prières au lama, pratiques de " lodjong ", visualisations de divinités et récitations dédicacées de mantras, etc.
La puissance de prélèvement et de prédation de ces pratiques réside dans le fait que celui qui les accomplit se persuade qu’il fait le bien de celui à qui il les " offre ". Alors il en fait trop, mettant beaucoup de passion et de désir dans ses pratiques. Ces dernières deviennent comme des énergies, des outils, voire des armes pénétrantes dans la délicate constitution des personnes qui en sont les inconscientes victimes.

En réalité le tantrika ne fait trop souvent que violer l’intimité subtile, sans l’autorisation ou la compréhension de la victime. Il pénètre abusivement sa constitution délicate au prétexte d’aider l’autre, accède à ses meilleurs mérites et se mêle à sa belle énergie, voire l’échange avec lui en prenant la part du lion, fort de sa certitude de " faire le bien ". Tout cela en croyant très fort qu’il dispose de la " bénédiction du lama ", du " bouddha ", du " dharma " et je ne sais qui encore…

Si les adeptes du tantra arrivent à convertir des proches, peuvent-ils favoriser l’implantation des activités subtiles autonomes du tantra dans le continuum psychosomatique de ces personnes, activités qui les videront à leur insu plus avant de leurs énergies stables de vie.

Ce serait la fonction de certaines communautés d’adeptes du tantra de constituer des portes d’entrée pour ces activités subtiles, afin de les diffuser de manière descendante et radiante, du haut vers le bas de la hiérarchie lamaïste, et du centre vers sa périphérie.

Ce serait le désir, la promesse tantrique, la passion pour les expériences yoguiques qui seraient utilisés pour pénétrer la constitution subtile des adeptes, de leurs relations, et y maintenir les activités subtiles.
Ces activités finiraient par habiter de plus en plus la personne dépendante, effacer progressivement ses empreintes de moralité humaines, lever ses inhibitions, sa retenue, et celle de son éducation.
Avec des adeptes désinhibés, les activités subtiles pourraient ainsi agir de proche en proche sur les autres pour prélever l’énergie de leurs relations sociales. Les victimes seraient donc disciples, amis, voisins, collègues, parents, visiteurs, nouveaux bouddhistes fraîchement convertis. Elles seraient totalement inconscientes de ce qu’elles subiraient.

C’est la force de la passion, sa consistance, sa fermeté augmentées par la pratique et l’imagerie des yidams, en particulier semi courroucés ou courroucés, qui serait utilisée par des yoguis dévoyés, pour percer plus efficacement les défenses et protections naturelles dont chacun dispose au quotidien.

Un tantrika sans scrupule, passionné et aguerri, pourrait ainsi accéder aux ressources psychosomatiques plus douces et délicates de ses victimes, surtout si celles-ci sont dans un processus d’ouverture au tantra ou de dévotion à ses représentants.

C’est la confiance, la douceur, la gentillesse, la naïveté et la disponibilité qui exposeraient les victimes à être prélevées, abusées, exploitées et vidées de leur énergie subtile et de ses précieuses ressources pourtant les plus stables, avant d’être abandonnées lorsqu’elles ne seraient devenues inutiles et sans ressort.

Il est donc naturel que les femmes soient plus exposées à être des victimes potentielles, ainsi que les enfants, les adolescents, les personnes vulnérables, intuitives, artistiques, fragiles, au psychisme sensible voire même perturbé.

La jeunesse et son rayonnement, sa vitalité et son énergie seraient visés en priorité. Ces qualités correspondent à des ressources subtiles, suffisamment stables pour accompagner pendant des années la personne, et existant entre l’état de matière et celui d’énergie, ou pour dire mieux un peu matière un peu énergie.
Elles sont stockées sous une forme qui peut sembler " fluide ", avec une certaine " viscosité ", selon la tradition du tantra, dans les tiglés. Ce sont des grains et gouttes de vitalité situés en maillage serré, à certains points de convergence des tsas ou canaux subtils. Ces grains s’assemblent ainsi en grappe dans des plexus situés dans les chakras majeurs et mineurs, en particulier le long de l’axe médian du corps. Mais ils sont aussi disséminés dans le corps physique. Certains tiglés sont bien plus grands, quasi sphériques et isolés. Ils ont sans doute des fonctions spécifiques.
Les yoguis avides seraient les perceurs de coffre-fort et les intermédiaires pour accéder à ces ressources intérieures des victimes.
L’ouverture confiante et naïve des victimes faciliterait le sinistre travail des prédateurs. Ces derniers serviraient donc aussi de canal pour le retour des énergies volées vers ces mondes parallèles.
Ces yoguis, contrôlés par ces activités du tantra jusques dans leur vitalité intérieure, ne pourraient garder pour eux-mêmes ces mérites subtils dérobés. Ils en seraient encore plus vite dépossédés au profit de la hiérarchie du mandala au dessus d’eux, qui y goûterait intensivement au passage. Puis ces énergies disparaissent au profit des invisibles et énigmatiques " promoteurs " d’autres univers parallèles qui pilotent tout ce processus avec des activités autonomes intermédiaires bio-cynernétiques.
Le fait de ne pouvoir jouir longuement du fruit de leur piratage subtil rendrait des yoguis encore plus frustrés, allant d’une prédation de victime à l’autre avec une avidité de plus en plus grande, maintenus secrètement dans un appétit de nouvelles sensations yoguiques, jamais totalement assouvies. Des serial predators en somme.

Ce flux d’énergie, lorsqu’on le considère dans son aspect collectif, remonterait donc de la base vers le haut du mandala, et de sa périphérie vers son centre. Il serait de plus en plus intense et concentré lorsqu’on atteindrait les étages supérieurs et centraux du mandala.
Le mandala serait ainsi un vortex, un aspirateur d’énergies humaines subtiles, générant collectivement une forte diminution des énergies chez les victimes dans sa base et sa périphérie sociales, et les faisant passer par son centre et son sommet lamaïste.

Je résume à nouveau :

  1. Flux descendant. Le mandala diffuse des activités subtiles par l’intermédiaire des yoguis qu’il a transformés en vecteurs de son influence. Ces activités, par le biais des mantras, rituels, préliminaires, etc. pénètrent puis ouvrent la constitution subtile, tant des yoguis que de leurs victimes, et elles prélèvent le meilleur de leurs énergies psychosomatiques.

  2. Flux remontant. Des yoguis avides de sensations yoguiques et des extases du tantra servent de canal retour pour l’énergie subtile. Ils ne font que la goûter fugitivement, pour ainsi dire " en streaming " sans pouvoir la charger et la conserver en eux, tant ils ont déjà été profondément transformés dans leur constitution subtile. L’énergie prélevée qui a été échantillonnée remonte ainsi rapidement par le centre du mandala et ses hiérarques, vers les mondes imperceptibles qui en sont les promoteurs.


Marc Bosche a pu décrire un mandala collectif du tantra en des termes assez proches comme une machine Z sur son site bouddhismes.info : http://bouddhismes.info/18.html . Je me suis librement inspirée ici de son texte afin de mieux étayer la présentation ci-dessus.


Je craignais vraiment de passer pour une cinglée de première classe avec mes histoires, en les racontant et de perdre le dernier crédit que j'avais encore chez mes amies !!!
Je n'ai que des images, des impressions, et désormais uniquement leurs souvenirs de ces années de retraite spirituelle.
Je n'ai donc que des suppositions désormais, mais elles n’ont pas été balayées d'un revers de plume en lisant les blogs de bouddh@nar :
http://bouddhanar.blogspot.com/ , où j’ai trouvé des informations convergeant souvent avec mes propres expériences.

De plus une réalité peut avoir plusieurs facettes, selon le point de vue de l'observatrice : il peut y avoir une facette sociale, une facette psychologique, une psychique, une spirituelle, une psychiatrique, une énergétique, une scientifique, une technologique, etc. etc.
De plus chaque observateur peut avoir des évidences : deux scientifiques ne verront pas le même phénomène de la même manière, idem pour les autres points de vue.
Ce serait d'ailleurs intéressant de décrire une expérience spirituelle de diverses manières : comme un médium, un mystique, un ésotériste, un amateur de science fiction, un psychiatre, un bouddhiste, un chrétien, etc. etc.
Et puis nous voyons bien que chacun interprète aussi à sa manière, selon ses horizons, ses propres expériences.
Tout cela pour dire que le tantra bouddhiste peut être lu de diverses façons, qui ne s'excluent pas forcément, et peuvent même se compléter.
Par exemple un cône vu d'en haut est un cercle avec un point au centre, vu de côté c'est un simple triangle. Alors cercle ou triangle ? Ni l'un ni l'autre, car c'est l'un et l'autre, puisque c'est un cône.
Il faut pouvoir circuler autour pour mieux le percevoir, adopter divers points de vue, n'est ce pas ?

4ème écho)


No matter how dark the night has been


Ma brève et simpliste lecture esquissée ici n'est donc pas la seule, et j’ai lu celle-ci sous la plume de bouddh@nar :

" Il existerait des groupuscules d'êtres humains pervers et dégénérés qui bafouent tous les principes moraux et ne reculent pas devant le crime sadique et rituel, selon la plus infâme magie noire. "

Je ne peux pas exclure cet argument, j'ose espérer qu'au sein du tantra bouddhiste, il s'agit de dérives individuelles plutôt que celles de groupes entiers. Même s'il semble que les rituels partagés aux visualisations étranges et inquiétantes soient pratiqués, j'espère que la plupart les vivent sans insister sur le côté obscur et dominateur, sans les instrumentaliser pour en faire des armes psychiques à destination.
J'espère que la plupart des adeptes sont au fond ni meilleurs ni pires que l'humain ordinaire, des gens convenables qui ne voudront pas faire de mal aux autres par leur pratique.Mais on ne peut pas exclure la présence d'individus moins bien motivés, ou dénués de scrupules. On ne peut donc pas exclure cette hypothèse pour cette raison qu'un individu violent et pervers peut, à la tête d'un groupe, infléchir le comportement de ses disciples, comme l’a décrit Marc Bosche sur le site bouddhismes.info :
http://bouddhismes.info/2.html , http://bouddhismes.info/14.html .

Voici un petit texte que j'ai trouvé récemment dans une autre page de http://bouddhismes.info/ : http://bouddhismes.info/2.html et que je ne résiste pas au plaisir de copier ici, afin de témoigner cette communauté d'intérêt pour ces questions :

" Afin de mieux suggérer le sens de ce que nous écrivons ci-dessus, voici un autre éclairage, avec le sentiment qu'exprimait récemment le réalisateur du film Inland Empire au micro de France Inter pour la sortie de ce film dont le titre évoque aussi ce monde subjectif et intérieur. David Lynch répond à une question de Frédéric Bonneaud sur la présence du mal dans ses films (France Inter 07-02-2007) :

Question de Frédéric Bonneaud : " Il y a quelque chose dans vos films, toujours, qui est un peu étonnant c'est la présence du mal. Est-ce que vous pensez que le mal existe ?

"Réponse de David Lynch (traduction française) :" Le mal, la négativité, on dit que ce n'est que des ténèbres. Et quand on dit " Et c'est quoi les ténèbres ? " on comprend que finalement ce n'est rien, c'est l'absence de quelque chose. Et même si la nuit a été bien noire, quand le soleil se lève de nouveau, naturellement les ténèbres disparaissent. Le soleil n'a pas d'effort à faire pour cela. Par sa nature même le soleil efface les ténèbres. Quelle lumière pourrait-elle effacer le mal et la négativité ?

"Version originale (en anglais) :" Evil and negativity, they say is just like darkness. And then, when you say : "what is darkness ?" you realize it's nothing ; it's the absence of something. No matter how dark the night has been, when the sun comes up, automatically, darkness disappears. The sun does not even need to try. Just by its nature it removes darkness. What light would remove evil and negativity ? "

5ème écho)


Tu le tiens par la barbichette


La vidéo des enfants d’un juge mise en ligne sur les blogs de Bouddh@nar (Samsara Vision) : http://bouddhanar-9.blogspot.com/2007/04/les-lites-et-la-magie-noire-les-enfants.html, à cet égard, a été un choc pour moi. Je n'arrive pas à concevoir que faire souffrir les autres puisse donner du plaisir, que faire le mal à autrui puisse faire du bien à celui qui fait souffrir l’autre. Mais apparemment on est au coeur du sujet. Si pour certains dans la société civile ce sadisme existe, comme cela semble avéré en voyant la vidéo indiquée ci-dessus, alors dans le tantra cela pourrait aussi exister. Car en prônant l'absence de morale et le dépassement des convenances, le tantra risque en effet d'inviter certains de ses adeptes dans les directions bizarres de la cruauté...
Est-ce marginal et est-ce lié à quelques personnes enclines à ces tendances regrettables ? Ou est-ce inscrit au contraire dans la trame même du rituel tantrique courroucé, et si c'est le cas dans lesquels ? Je n'en sais rien. Je ne connais ni le contenu en français des rituels des protecteurs, ni vraiment cet instinct de prédateur, qui m'est comme à beaucoup d’entre nous heureusement étranger. Alors, je ne vois pas aujourd'hui comment avancer sur ces points essentiels.


Les Européens, sympathisants plus ou moins de fraîche date, ne se rendent sans doute pas compte où ils mettent les pieds, et il est possible que bien des disciples ne peuvent non plus imaginer ces turpitudes. Quant à ceux qui y sont amenés petit à petit s'il y en a, à l'occasion d'une retraite en groupe ou de la fréquentation d'un droupkang par exemple, ils peuvent hélas être amenés petit à petit vers ces visualisations "free style" prédatrices, s'ils ont un étrange " lama " qui s'y adonne éventuellement.

Je suppose qu'en fait le disciple découvre à un moment donné que ces images de protecteurs armés jusqu'aux dents peuvent servir comme dans un jeu vidéo où l'on s'identifie à des héros musclés. Il leur suffit d'adopter le look décomplexant du protecteur pour que ce ne soit plus "eux" qui commettent les actes visualisés les plus choquants, mais le protecteur à travers eux.


La porte s'ouvre alors vers une sorte de dépossession de soi, au service d'instincts de satisfaction basés sur la libération des inhibitions. Et si un jour le passage à l'acte se faisait sur des victimes, ce serait peut-être le fait pour eux de s'y être accoutumés par la visualisation.

C'est sans doute l'atmosphère des lieux de culte qui est déterminante, un seul violent qui s'adonne à ces interprétations directes et aversives du tantra doit assez facilement entraîner d'autres disciples dans son sillage, ne serait-ce que parce qu'il joue peut-être avec eux, ou avec elles, la nuit à distance dans la solitude de leurs chambres monastiques à visualiser toutes sortes de passages à l'acte.

Les autres doivent un jour commencer à se défendre, et aussi hélas adopter ainsi l'armure du protecteur pour faire face à un voisin de chambre un peu trop intrusif.


Puis, peut-être, une fois qu'ils sont pris dans cette engrenage d'agression, où ils doivent défendre leur intégrité énergétique chaque nuit d'un visualisateur pervers et agressif, certains adoptent-ils ce style de vie spirituelle où on attaque les plus jeunes, où on fait des raids des nouvelles venues, où on sacrifie par visualisation des boucs émissaires, et où on règle ses compte avec ses ennemis de la vie quotidienne par combats interposés de protecteurs visualisés.
Par dessus peuvent s’inviter la puissance du rituel, des offrandes, des mantras, de la dévotion au maître, et de l'effet de groupe pour donner leur pleine capacité de nuire à ces phénomènes visualisés.
Un jour, imprégné de plus en plus de ces manières de voir la vie et les autres, le passage à l'acte devient possible voire évident...
Tel est le scénario plausible que l'on peut hélas imaginer dans ces milieux... ou du moins dans une petite partie de ces étranges milieux.Il me semble que tous les adeptes ne sont pas forcément à mettre dans le même sac, certaines et certains ont de vraies vocations spirituelles et monastiques et ne feraient pas de mal à une mouche, littéralement.
Sans aucun doute Frère Félix l’auteur de Bouddh@nar, est l'un de ceux-là lorsqu’il porte la robe au quotidien dans son monastère de Menri en Inde. Je pense que pour lui, ou pour ce jeune cuisinier innocent qui a été battu et séquestré et dont il parle avec une vraie compassion dans " regards croisés " sur bouddh@nar :
http://bouddhanar-4.blogspot.com , pour des bonnes âmes bouddhistes bienveillantes et sans méchanceté, il faut toujours laisser la porte ouverte dans les textes qui sont publiés. Il faut éviter les généralisations et les amalgames, afin de ne pas les atteindre elles aussi, ces personnes innocentes, au détour d'une phrase.


Le plus souvent c'est une simple mise au point de style qui permet de le faire : au lieu d'écrire "les adeptes font ceci de violent ou d'agressif" on peut écrire "certains adeptes ne feraient-ils pas ceci de violent ou d'agressif ?" afin de ne pas condamner uniformément chacun dans une communauté.
Songeons que s'il y a ne serait-ce qu'une seule personne de bonne volonté dans ces groupes, nos écrits doivent intégrer la possibilité de ne pas la clouer avec une formule trop péremptoire, mais au contraire de reconnaître ses qualités, de préserver son intégrité morale et sa réputation sociale.


C'est ce que je pense un peu de la critique du tantra aujourd'hui : il faut pouvoir la nuancer et la relativiser. On a poussé la critique en la globalisant. J'ai perçu aussi cette radicalisation progressive de la pensée critique. Il reste des personnes intègres dans tous les milieux, et dans celui du tantra cela ne doit pas faire exception. Pour elles j'ai essayé dans le texte ci-dessus de ne pas porter le fer trop lourdement, et j'ai toujours essayé d'imaginer aussi le meilleur, la meilleure part d'elles-mêmes pour ne pas condamner d'emblée tout le monde par ces mots.

6ème écho)


Robes rouges et bottes de cuir


Grâce à Bouddh@nar nous avons toutes et tous bien avancé dans la compréhension et la prévention des pratiques hostiles, et de leur occultisme. Il a été montré sur ces pages web qu'elles sont souvent au coeur de l'exercice inconsidéré du pouvoir (politique ou autre) par divers exemples. Il a été avancé aussi que dans le tantra on est éventuellement dans ce schéma, avec en plus toutes sortes de rituels, de divinités et de techniques toutes prêtes (voire faites) pour appuyer ces pratiques aversives.


Ce monde là m'est totalement étanche et incompréhensible, j'y ai cependant été exposée, bien malgré moi, côté victime, au moment de ma retraite. Je crois même savoir d'où (comprendre : de quelle personne) sont venus au départ le fer, le tranchant et les difficultés invisibles, bien que les indices soient sans doute plus subjectifs qu'objectifs. Je ne m'attendais absolument pas à ces contenus hostiles au coeur même de l'expérience contemplative. J'étais à 100 lieux de l'imaginer, et même encore aujourd'hui je ne peux pas me mettre à la place de ceux qui font çà, les bras m'en tombent, cela m'est inimaginable.

Beaucoup de bouddhistes doivent être dans ce cas : c'est parce qu'on ne peut justement pas l'imaginer, imaginer l'ampleur des dérives, que ceux qui les ont adoptées, ces dérives, sont bien cachés derrière une façade éventuelle de respectabilité.
Ici (tantra courroucé et dévoyé) robes rouges, discours de compassion, monastère. Là (vidéo des enfants du juge) robes noires, hautes fonctions, administratives médiatiques ou politiques, discours de légalité et palais de justice à colonnades.
Dans les deux cas il faut que la façade soit jolie, qu'on ne puisse pas imaginer le pire, pour que de rares et éventuels experts secrets de la torture et de la barbarie, réelle ou visualisée, puissent se sentir les coudées franches et agir dans l'ombre. Ils ne communiquent que dans de petites confréries étanches où "tout le monde se tient par la barbichette" comme le dit le fils du juge dans la vidéo...
On touche ici à l'horreur. A cette part obscure et cruelle qui gît dans le cœur d'hommes et que certains êtres et certains dispositifs concourent hélas à réveiller... Avant ma retraite j'ignorais que cette part existait.
Aujourd'hui je sais qu'elle existe pour l'avoir endurée, pour avoir subi sans pouvoir rendre les coups, ni même un seul coup, car cela m'est impossible. Car je ne peux entrer, ni agir dans la haine. Car je ne veux blesser personne, pas même des monstres froids qui n'ont pas le moindre scrupule à harnacher sans inhibition Bernatchen ou Dordjé-shougdène pour leur propre satisfaction et au détriment des autres.

7ème écho)


L’eau & la pierre


Voici mon humble stratégie individuelle aujourd'hui : porter désormais sur les êtres dont je critique l’indignité dans le présent texte, la plus superbe indifférence, l'absence d'intérêt la plus affichée, la plus décidée et la plus sincère. Ils ont horreur (comme chacun de nous d'ailleurs) de l'indifférence, préférant susciter passion ou réaction. Ils semblent nous implorer silencieusement : "qu'on dise du bien ou du mal de nous, mais -par Mahakala- qu'on s’intéresse à nous !!"


J'ai donc décidé que je n'avais pas de temps à perdre avec les yoguis dévoyés, pas une seconde. J’ai certes mieux à faire qu'à m'intéresser à leurs petites marottes, dont je découvre en particulier grâce à Boudh@nar qu'elles seraient peut-être encore moins ragoûtantes que je ne l'imaginais, selon le vieil adage souvent vérifié que "la réalité dépasse toujours la fiction".
Je ne vais donc pas leur consacrer un millimètre cube supplémentaire d'encre de mon imprimante, ce serait déjà trop cher. Je vais ainsi les faire revenir, dans ma vie, au néant, à l'absence de réalité, à l'inexistence et à la vacuité parfaites dont leurs rituels courroucés n'auraient jamais dû sortir, tels des ombres appartenant à un passé englouti...

Car, au fond, s'il n'y avait pas de perversion violente (voir : http://bouddhismes.info/13.html ) les adeptes qui en seraient dénués épuiseraient très vite l'intérêt des rituels bizarres du tantra bouddhiste. Ils laisseraient tomber ces horreurs très vite, très tôt et avec une belle moue de dégoût.
C'est parce qu'il y a des gens qui y mettent de l'énergie, de la passion, du désir, en bref qui y trouvent de l'intérêt, un intérêt émotionnel, psychique ou spirituel, sans doute trouble (pour ne pas dire pervers, dominateur ou violent), que ces rituels sont toujours pratiqués, et encore parfois instrumentalisés.


La seule voie que j'ai trouvée aura été ces quelques mots afin d'éviter à d'autres ce qui m'est arrivé. "La vérité vous rendra libre" : cette petite phase, tirée d'ailleurs des évangiles, est prononcée par le jeune homme dans la vidéo des enfants du juge. Je crois que pour libérer de l'emprise secrète du tantra seule la vérité peut délier les effets perçus qui ont été noués ailleurs dans le secret.
Du tantra et de la vérité, la vérité prévaut lentement, comme l'eau prévaut sur la pierre, car l'eau fluide pénètre partout, car elle use, emporte et dissout la pierre. De même l'eau de la vérité dénoue et libère des sortilèges solides du tantra, même s’il lui faut le temps.
Les experts du tantra ne peuvent rien contre la vérité, qui finit toujours pas user l’opacité, et n'est-ce pas pour cela même, je suppose, qu'ils s'en prévenaient en adoptant tant pour eux que pour leurs adeptes le culte du secret ?


N’est-ce pas pour cela aussi que les lamas tibétains ne veulent pas, en général, faire traduire ni éditer les rituels longs des pratiques courroucées en français et en anglais, des fois qu'on comprendrait de quoi il s'agit ?... A quoi cela mène, pour quoi c'est fait, à quoi les plus téméraires peuvent s'en servir ?... A quoi cela a servi, ici ou là, depuis des siècles dans le Tibet féodal hanté par les pratiques magiques, les sortilèges, les guerres intestines, les luttes factieuses et les règlements de compte ?...


J'espère que ma morale à quatre sous ne sera pas lue comme une leçon, il ne s’agit ici que de littérature. Car dans le domaine réel de la vie, j'ai à en recevoir de vous, cher lecteur, chère lectrice, plutôt qu'à en donner. Ce modeste texte de fiction, cette nouvelle, était le simple partage d’une expérience subjective du tantra, de ses sept échos qui sont revenus en ma mémoire, pour dire autre chose... Je suis sûre que vous comprendrez ce que j'ai voulu exprimer ici, même si j'ai souvent manqué de pénétration, de nuance ou de légèreté.


© Flavie Duquesne – Fiction – 01.2007. version corrigée 2

5 comments:

Sylvie said...

Il arrive que "la réalité dépasse la fiction"...

"...Et pouvons-nous aussi compter sur des mondes, des guides bienveillants, des pédagogues subtils, venus eux aussi d'autres dimensions contiguës à notre univers physique, pour nous éviter les pièges invisibles ?..."

OUI.

bonne journée,
Sylvie

manihiyya said...

Voilà ce qu'on peut appeler un "tantrik breakdown"...

Il semblerait que le tantra ne soit pas fait pour tout le monde, surtout pas pour des personnes fragiles psychologiquement...

armonia93 said...

c'est bizarre, quand j'ai retrouvé la conscience après avoir été victime d'un envoutement lamaiste(effacement de la mémoire, de mes facultées, intellectuelles et psychiques)la première chose que j'ai comprise et dite "nous sommes les marionnettes d'êtres supérieurs puissants, nous nous croyons vivants, mais nous nous ne sommes pas libres, nous ne sommes pas à la vie, nous sommes des esclaves amputés de notre force, notre énergie, de nos vies"

Unknown said...

J'aurai aimé trouver une adresse mail pour apporter mon témoignage.
Quand je lis toutes ces lignes, elles font un écho terrible par rapport à ma propre expérience, et je souhaiterai vivement pouvoir en parler...

Félix said...

Bonjour,

Vous pouvez envoyer votre témoignage à bouddhanar@yahoo.fr

Le texte "Même si la nuit a été bien noire" s'inspire de faits réels. On peut comprendre ce que vous ressentez.

Cordialement.