Monday, December 12, 2011

LUMIERE SUR LE TIBET







L'invasion du TIBET par une armée chinoise au cours de l'année 1950, nous incite à parler de cette contrée mystérieuse et notamment des évènements qui vont se produire dans ce pays, dans un avenir proche. Les rapports entre le Tibet et le reste du monde, ainsi que la position qu'il devra assumer au cours de l'évolution future, vont entièrement absorber notre attention.

Nous passerons sous silence la CHINE, son état actuel , sa puissance ou son avenir. Les motifs d'ordre politique qui ont poussé la Chine à envahir le Tibet, et ce qui se trouve caché derrière les apparences extérieures, ne seront point évoqués non plus. Notre propos est essentiellement de mettre en lumière la voie menant une fin fatale, qui va clore l'immense drame du monde, une fin que nul ne peut enrayer.

Voici les conséquences de cet événement :

Le voile du profond mystère qui enveloppe TIBET depuis des siècles sera levé ;

Une puissance mondiale immense, d'un caractère fort particulier sera établie ;

Nombre d'évènements étranges vont se produire, et le monde entier en prendra connaissance et en subira de diverses manières, les conséquences.

Dans l'interaction des faits dialectiques, toutes les races, nations et individus se trouvent dressés les uns contre les autres. Toutefois, Si l'on en juge d'après les motifs de l'antagonisme mutuel et de l'investigation réciproque, les conséquences sont le plus souvent fort différentes de celles que l'on attendait. Cette différence est due au fait que les motifs et les activités politiques ne constituent que des aspects tout à fait indirects et secondaires des grandes directives selon lesquelles l'histoire du monde est en train de s'accomplir. Derrière ces évènements agissent des forces totalement contraires. La bataille qui se fait jour,et ses motivations, échappent cependant à l'humanité moyenne.

En corrélation avec la révolution mondiale dont les aspects évaluent selon les voies cosmique, atmosphérique et spirituelle et sur laquelle nous avons attiré l'attention du lecteur, il y a des années déjà, il convient de fournir une explication sur ce qu' est réellement le Tibet, sur ce qui s'y passe, et conséquemment,sur ce que l'avenir promet d'apporter.

A titre d'introduction, citons quelques données générales - que vous connaissez peut-être mais qu'il n'est pas inutile de rappeler ici :

TIBET : C'est le nom d'un vaste pays montagneux de l'Asie Centrale situé entre le 27ème et 39ème degré de latitude Nord. Cette situation privilégiée est spécialement remarquable, car le Tibet, comme nous l'expliquerons plus loin, en raison de sa situation géographique, est en mesure de contrôler le monde entier, et ceci d'autant plus que la zone située entre les degrés 20 et 50 de latitude Nord est la moins peuplée du monde.

Le " TOIT du MONDE " est bordé de tous côtés de chaînes de hautes montagnes, dont la plus connue est l'HIMALAYA, qui le délimite au Sud.

Sa population appartient à la race mongole, l'une des plus anciennes du globe. C'est pourquoi elle possède une disposition religieuse naturelle, ainsi qu'une forte inclination à la magie religieuse, à travers laquelle parle encore l'ancienne Atlantide. Cet état de fait a servi de base au développement du lamaïsme, qui est une déformation dialectique complète du bouddhisme originel.- Le lamaïsme s'est implanté au Tibet dans des milliers de monastères. Un tiers de la population masculine tibétaine appartient à l'état ecclésiastique (en 1950), à la tête duquel est symboliquement placé le Dalaï-lama.

Le terme " lama " veut dire " prêtre " (maître) ; le lamaïsme est donc un règlement de la prêtrise. L'ordre le plus important est celui des " bonnets jaunes " ; il constitue une hiérarchie officielle qui commande entièrement la vie politique extérieure du pays et bien au delà. Les " bonnets jaunes " vivent en état de célibat : ils sont soumis à une loi hiérarchique très sévère, et - ce qui constitue l'une de leurs caractéristiques extérieures - ils pratiquent une vie stricte basée sur la prière magique.

Les archiprêtres, ou supérieurs des monastères, forment,de fait, un ordre à part. La mort n'affaiblit point leur puissance ni leur influence, puisqu'ils se réincarnent immédiatement. Leur réincarnation est annoncée d'avance; les parents et le lieu de résidence sont désignés, toutes précautions étant prises pour exclure les erreurs. Ceci explique pourquoi les supérieurs d'un grand nombre de monastères sont encore des enfants. L'avantage de ce procédé, en perpétuant leur puissance, est évident.

L'ordre des archiprêtres possède un Conseil qui exerce pouvoir réel, avec, à sa tête, un duumvirat :
  • le Dalaï-lama à Lhassa,
  • le Tashi-lama à Tashi-Lhumpo.

Le Dalaï-lama et le Tashi-lama doivent mener une vie contemplative et méditative. Ils sont considérés comme demi-dieux, sont révérés et adorés comme tels. Ils sont les représentants directs de la hiérarchie lamaïstique.

De ces deux chefs, le Tashi-lama est le plus puissant et le plus mystérieux. Le Dalaï-lama apparaît davantage en public, attirant l'attention sur lui. Le Tashi-lama vit retiré et agit en secret : c'est lui le véritable grand maître du " Toit du Monde ".

Le lecteur attentif aura noté sans doute qu'il existe une forte similitude entre le lamaïsme et le catholicisme romain ; en effet, il n'y a pas de différence entre la véritable nature de ces deux systèmes hiérarchiques ; d'une part, le Tashi-lama entouré de son Conseil des supérieurs, et d'autre part, le Pape, assisté de son Conseil des cardinaux. Leurs buts sont semblables et nombre de leurs méthodes sont similaires quant à leur caractère et à leur application.

La seule différence essentielle réside dans la manière est conçu le déploiement le plus élevé de la puissance.

A cet effet, le lamaïsme applique la méthode de concentration, c'est-à-dire : concentrer le pouvoir sur un point. Pour cette raison, le " Toit du Monde " peut être appelé la force la plus considérable parmi les puissances dialectiques.

Le catholicisme romain applique la méthode de pénétration : un étalage permanent de la puissance par la conquête des âmes.

Autrefois, la paix ne régnait pas entre ces deux hiérarchies ; c'est pourquoi fut projetée une invasion de missionnaires au TIBET, mais ce fut un échec. Ni la mission catholique romaine, ni les missionnaires protestants n'ont jamais eu la possibilité d'y exercer la moindre influence, car l'entrée du Tibet était interdite à la quasi-totalité des missionnaires, et dans quelques cas d'exception où ils parvenaient à y pénétrer, leur démarche restait infructueuse.

La paix semble à présent régner, si l'on en juge par le fait que pendant la "semaine internationale des prières" organisée par l’Église de Rome - qui, soit dit en passant, est une méthode empruntée à ses confrères orientaux - on n'a pas soufflé mot du lamaïsme.

On peut ajouter, pour être complet, qu'il existe encore un certain nombre de hiérarchies compétitives moins importantes,telles que l'Islam, l'Hindouisme, l’Église anglicane et de nombreux groupes mineurs résultant de la dislocation du Protestantisme.

Une manière de statu quo est maintenue entre les deux hiérarchies les plus puissantes. Rome a fait ce qu'il fallait pour empêcher l'Occident de connaître le vrai visage du Tibet, de sorte que le monde occidental ignore le caractère profond du " Toit du Monde ". De cette façon, le point-de-vue occidental et l'interprétation du christianisme ont pu sauvegarder leur maîtrise. D'autre part, Tashi-Lhumpo n'est axé que sur le pouvoir réel ; donc la nécessité de rester inconnu y est cultivée en toute conscience . C'est pourquoi l'attitude de Rome sous ce rapport, doit être considérée finalement, comme fort avantageuse pour Tashi-Lhumpo.

Le lecteur doit comprendre que la position que nous prenons à l'égard du lamaïsme n'affecte aucunement les Tibétains en tant qu'êtres humains. En vertu de notre mission, nous condamnons seulement le système de magie naturelle religieuse utilisé par le lamaïsme. En vertu de leur penchant naturel prononcé pour la religion, les Tibétains sont devenus les propres victimes de leur système.
Identiquement, lorsque nous prenons position à l'égard d u catholicisme romain, il ne s'agit pour nous que du système magico-religieux et non des personnes soumises à cette religion.

Avant de clore ce chapitre, nous nous devons de rétablir toute la vérité sur le Tibet.

Il existe un christianisme véritable, universel, qui ne peut être comparé au Christianisme d’Église officiel et n'offre rien de commun avec lui. Ce dernier n'est qu'une substitution occidentale faisant violence à la vérité, par rapport au Christianisme Universel, et enserrant cette vérité dans un corset de motifs et d'intentions purement terrestres. On observe un état similaire en ce qui concerne le lamaïsme ; à partir du bouddhisme universel originel, s'est effectuée une déformation orientale de magie naturelle, appelée à tort bouddhisme du Nord.

Il existe en outre au Tibet, une autre Fraternité, une Fraternité exerçant ses activités dans bien d'autres points du monde au nom de l'Unité, de la Liberté et de l'Amour. Cette Fraternité ne reconnaît qu'une seule hiérarchie : la Hiérarchie Divine du Royaume Primordial qui n'est pas de ce monde. Elle n' a qu'un but : celui de libérer l'humanité tome, tout entière, de la désillusion et de la déception qui la retiennent liée à ce monde, dans la peine et la souffrance et de la reconduire vers le Royaume Primordial, le Royaume Immuable. C'est la vraie Fraternité, selon Jean. Un ensemble de témoignages qui résonnaient et résonnent encore aux oreilles de l'humanité errante: "Préparez les Chemins du Seigneur car le Royaume des Cieux est proche".

Là où ce groupe apparaissait et continue d'apparaître, dans la partie orientale du Tibet, il a été entouré et voilé d'un grand nombre de légendes, de mythes et de fables, de contre-vérités et demi-vérités qu'il y a lieu de rejeter complètement. A présent encore, une phalange de cette Fraternité de Témoins est active à l'Est.

Afin d'écarter toute spéculation sur les activités présentes de cette Fraternité, nous désirons vous signaler un fait noté dans le passé et confirmé par tous les Écrits Universels :

Dans la pagode de PI-YUN-TI, près de Pékin - existe une salle qui contient les statues de 500 Lohans.

Un Lohan est un homme au service actif de la Vie Universelle, un Serviteur au sens sublime. Un siècle environ avant notre ère chrétienne, une centaine de Lohans qui, bien entendu, n'avaient pas tous atteint le même degré de développement, se sont regroupés quelque part en Chine. Ils se sont échappés de leur patrie d'origine, les Indes, à cause des terribles persécutions auxquelles les bouddhistes étaient exposés. Ils furent obligés de fuir, car ils s'étaient engagés à :

  • Ne pas se venger,
  • Ne pas se laisser entraîner en quelque conflit que ce fût,
  • Continuer leur action tant que leur œuvre ne serait pas achevée.

Ils étaient les successeurs d'un grand nombre de Lohans défunts et, comme tels, disciples de TATHAGATA, le Parfait.- Comme tous les Lohans, on les appelait: "Ceux-à-la-Voix-Douce", en vertu de leur aptitude à chanter et à réciter des "Mantrams"- d' une manière correcte, magique, efficace.

Réciter ou chanter un "mantram" n'est pas un acte de prière. Un "mantram" est une phrase magique et s'il s'agit d'un "mantram" originel, divin, le rythme développé par le chant se combine avec la loi primordiale des causes divines, entièrement en harmonie avec la qualité, la volonté et les actes du chantre, le Lohan qui est dans ce monde, mais pas de ce monde.

Les mantrams, chantés par les Lohans, rayonnaient à travers les sphères comme de doux cantiques, comme une manifestation de puissance divine glorieuse, comme une réponse d'amour à leurs ennemis sanguinaires, pour le bonheur de toute l'humanité, pour ceux qui cherchaient le chemin de retour vers la Patrie Originelle.

Ainsi donc, par un acte magique, ils prêchaient la Bonne Loi Unique. Ils ne luttaient point, ils ne se vengeaient point et ils travaillaient tant que leur tâche n'était pas accomplie. Ils chantaient les couplets des vrais Dieux.

Le lamaïsme s'est emparé de cette magie des Lohans qui fut et reste utilisée dans l'immense œuvre de sauvetage de l'humanité déchue, pour la métamorphoser en une dérisoire imitation, sous forme de magie naturelle, afin d'enchaîner le monde et l'humanité.


II

LA MAINMISE MAGIQUE DU TIBET SUR L' HUMANITE

La manifestation de notre ordre naturel dialectique est septuple: il y a donc sept états d'agrégation, sept degrés de manifestation dans le champ dialectique. Les solides peuvent être changés en liquides, les liquides en gaz, les gaz en éther-chimique, l'éther-chimique an éther-vital, l'éther-vital en éther-lumière, et ce dernier, enfin, en éther-réflecteur.

L'éther-réflecteur est une substance pure, primordiale, une substance-mère cosmique. Tous les paliers de manifestation situés au-dessous, vers les solides de notre champ de vie matérielle immédiat, sont des mélanges d'éther-réflecteur, affectés par les activités de notre état de conscience. L'état et l'activité de la conscience humaine déterminent ainsi le septuple processus de transmutation force-matière, de la matière primordiale en des formes concrètes, et de tous les paliers intermédiaires.

La conscience humaine - avec son appareil sensoriel, son âme, les sentiments éprouvés par le cœur et la volonté - se trouve incorporée sous une forme donnée dans un monde soumis au temps et à l'espace, elle est placée dans un état de contrainte. Elle ne voit que ce qui se trouve devant ses yeux et n'agit qu'en fonction de ce qui est perceptible à sa vue limitée. Elle est enchaînée à la manifestation septuple du monde dialectique.

Prenons le cas d'un homme en détresse dans ce monde, qu i souffre, non pas de douleur corporelle ou de la lutte pour la vie de chaque jour, ni à cause de l'individualisme extrême qui pousse ses semblables à se détester et à se nuire, mais en tant que conséquence du fait qu'il n'ignore pas être UN ETRANGER ici-bas, autrement dit quelqu'un qui n'appartient pas à ce monde et qui subit par conséquent la malédiction de la recherche expérimentale. Cet état constitue déjà une grâce par lui-même. La souffrance est due au fait que quelque chose s'était éveillé dans sa conscience, totalement étranger au septuple processus dialectique. D'autre part, il commence à se rendre compte que le "moi", en tant qu'être séparé, ne peut s'arracher de ce processus alchimique naturel, et que l'on ne sait rien sur le moyen pratique de s'en libérer. On se trouve donc entraîné dans la réaction en chaîne des suites infinies de causes et d'effets de la transmutation dialectique.

L'homme n'étant pas en mesure d'utiliser de la juste manière l'éther-réflecteur primordial, quand il pense, c'est par clichés, et il en est de même de son vouloir, de ses aspirations et de ses actions; tout cela, ce sont des activités-clichés. Elles fonctionnent en effet, d'une manière tout à fait automatique, selon le type d'homme auquel nous appartenons ; elles agissent suivant l'impulsion naturelle du sang, conformément à notre type racique, national ou familial. Dès que nous résistons à cette impulsion, et en pleine conscience et intentionnellement, agissons différemment, alors nous faisons violence au système alchimique septuple nous sommes liés, lequel, dans ces conditions, se détériore. Une contre-nature, un champ de tension des contre-forces va s'élaborer et notre forme d'existence va s'écrouler.

C'est ainsi qu'une vie se conclut par la mort, et que la mort, à son tour, redevient vie. Donc, par notre résistance, nous nous enchaînons à la roue et la maintenons en rotation.

Si le lecteur saisit la situation - qui est aussi la sienne - il peut se poser la question : "Que font alors les Lohans de la Fraternité de Jean" ?

Ils chantent les doux Cantiques de TATHAGATA et, grâce à ces chants mantriques, ils émettent un rayonnement, une puissance d'amour, perçus par les chercheurs, et "les étrangers en ce monde", qui sont encore réceptifs. Ce rayonnement pénètre – à travers l'amour aural qui est le porteur de notre héritage karmique - dans le champ de la respiration, et ensuite, de temps en temps, il vibre à travers la personnalité. Par la grâce de cette Projection Universelle de la Lumière qui ne détériore point le processus septuple de la nature, l’École Spirituelle sera finalement découverte par ce type d'homme.

Dès lors qu'un chercheur a trouvé le chemin de l'École Spirituelle, après une période pendant laquelle il se sentait étranger, il entend et perçoit les chants des Lohans d'une manière différente. Dans la mesure où il comprend les enseignements extérieurs de l’École et où il est prêt à les saisir, il est confronté avec un nouveau processus, un second attouchement de la Gnose qui s'établit dans son sang.

Comment cela est-il possible au sein du processus alchimique naturel, semblable à une prison ? Si cette question devait surgir en vous, pensez à ce que nous avons dit à propos des chants mantriques des Lohans :

Un mantram n'est pas une prière, c'est une invocation magique, dont le rythme est conforme à la Loi Originelle des Causes Divines. Il est entièrement basé sur la qualité, la volonté et les actes du chantre qui, tout en vivant dans ce monde, n'est plus de ce monde. C'est ainsi que le champ de rayonnement de l’École Spirituelle est maintenu par les Lohans. A côté d'un état dialectique aussi pur que possible, nous trouvons dans ce champ un autre état qui ne peut guère être expliqué par la nature ordinaire, d'un taux vibratoire dont le contact n'est pas dommageable au processus naturel.

Lorsqu'un candidat entre dans l’École Spirituelle et démontre une juste compréhension, lorsqu'il est prêt à accomplir un acte d'auto-libération - c'est là la condition préliminaire - il commence à respirer dans le champ de puissance ainsi préparé, et ce faisant, il accorde son état sanguin avec le champ de puissance, qui, à son tour, transformera les organes engendrant le sang et le système de sécrétion interne.

Par conséquent, l'Ordre des Lohans, de par son activité magique, a contacté la Loi Primordiale des Causes Divines. Il a fait usage de la substance originelle pure d'éther-réflecteur, et, en vertu de son activité mentale magique, il a été entièrement imprégné de la connaissance de ce que nous désirons faire en tant qu'êtres captifs de la nature. Et durant notre séjour dans l' École Spirituelle, l'Ordre donne l'impulsion à une nouvelle réaction en chaîne, une nouvelle suite de connexions de forces et un nouveau pas septuple vers le haut. A condition que nous montrions la compréhension correcte et que nous y soyons disposés, ce nouveau pas septuple prendra forme de réalité dans notre sang et s' exprimera par chaque fibre de notre personnalité.

Dès le début de l'apprentissage, le candidat se trouve donc en mesure - par l'Acte de grâce de la Fraternité Divine et pourvu qu'il acquière la compréhension suffisante - de participer "au nouveau parcours d'éther ", bien que celui-ci, pour le temps présent, n'atteigne qu'un degré élémentaire. Toutefois, ce nouveau degré constitue une base indispensable pour le développement futur du candidat. En l'absence d'une telle base, la connexion avec l’École Spirituelle ne présente qu'un avantage : celui de creuser un trait profond dans l'être aural, à la suite de quoi, en une incarnation subséquente, le microcosme gardera le souvenir de l'expérience acquise antérieurement.

Qu'advient-il donc pour un homme, lorsque le maillon du sang nouvellement imprégné, s'est trouvé relié à l'Ordre des Lohans ? La conséquence en est: "devenir Dieu", car le candidat va neutraliser ses impulsions "dialectiques" et essayer de mettre la roue de la vie au point mort, en sorte qu'après avoir atteint un certain parachèvement de la manifestation du sang, le nouveau feu du serpent et le nouveau feu de conscience puissent naître. Les chants des Lohans, la force-vibration divine des "Exaltés" entraînent alors la naissance d'un nouveau "MOI", le Christ intérieur dans le candidat, avec toutes les conséquences inhérentes à la Transfiguration.

Quand il nous est donné d'observer tout cela et que nous sommes à même de saisir tant soit peu, la grandeur et l’exaltation de cette couvre de libération et de concevoir une parcelle de l'amour incommensurable qui se propage et conduit cette œuvre, nous pouvons nous demander à nouveau : "Que fait alors l'effet magico-lamaïstique, de par son imitation grossière des doux chants des Lohan ?

Essayons d'en saisir la réponse, car elle est extrêmement importante pour la moisson qui doit être engrangée.

Nous allons à présent nous occuper exclusivement de la magie terrestre, de la magie naturelle. En voici les buts, brièvement résumés :

- Maintenir la nature terrestre non divine,

- Cultiver cette nature.

Pourquoi la magie naturelle tend-elle vers ces buts déterminés avec tous les moyens dont elle dispose ? C'est parce qu'elle existe et se propage en dehors des degrés septuples de connexion, les sept états réunis de transmutation de la force en matière de cette nature dialectique.

Un homme oui devient un criminel est contraint de poursuivre ses activités criminelles, afin d'échapper aux conséquences. C'est une réaction an chaîne : un acte rend nécessaire le suivant. Lorsqu'un homme vit dans l'ignorance et, tout à fait inconsciemment, est attaché à la roue de non-sainteté, il est possible d'accorder le pardon, la compassion et l'amour secourables.

Mais lorsqu'un homme a acquis la science magique, lorsqu'il a approfondi le processus alchimique septuple naturel et qu' il sait comment aller jusqu'au fond de ses secrets, puis utilise ce savoir pour le maintien de la nature, alors un tel homme se charge d'une immense responsabilité, car il viole, compromet et sabote les efforts de rédemption de la Fraternité Divine dort la destinée est de ramener l'humanité déchue dans la Patrie Perdue, le Royaume de Dieu.

De plus, un tel homme se charge d'une culpabilité considérable, puisque l'essence de la "dialectique", le caractère du monde où se déroule notre existence, signifie : auto-affirmation aux dépens des autres. Voilà la destin de cet ordre mondial. Pour cette raison, le magicien naturel s'accroche spasmodiquement à son but. Étant donné que la réalisation de ses visées dérive de l'auto-affirmation, il entraîne des millions d'hommes dans son œuvre impie.

Écoutez donc ! :

Une fraternité hautement "dialectique" s'est concentrée sur le plateau tibétain.

Cette fraternité possède des milliers de monastères desservis par une multitude de prêtres célébrant et accomplissant ses rites magiques. Elle agit conformément à un plan puissant et exerce son influence jusque dans les endroits de la planète les plus reculés. Elle est parfaitement au courant de ce qui se passe dans le monde ; rien n'échappe à sa vigilance.

Au cœur de cette puissante activité, on dénote pourtant un point faible fondamental, à savoir qu' elle ne peut rien contre l’œuvre d'amour de la Fraternité de Jean, contre les chants mantriques de l'Ordre des Lohans. Quiconque se trouve dans la Lumière de cette Fraternité est inattaquable. Celui qui désire trouver la Lumière suit le Chemin de la Victoire. La Fraternité de Jean s'exclut du tohu-bohu du monde :

- car elle ne se venge pas,

- elle ne s'engage dans aucune lutte, -

- et sa tâche ne sera pas achevée tant que le dernier homme qui peut être sauvé, ne se trouve réellement en sécurité.

Tout cela, nous l'écrivons non pas pour éveiller chez vous une sensation d'alarme, mais, debout dans la forteresse rayonnante de Christ, nous désirons vous expliquer ces choses, afin que vous puissiez, par une réaction positive, expérimenter bientôt la liberté, lorsque vous respirez au milieu du champ de puissance des Lohans, ayant compris et vous trouvant prêt.

III LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE


Nous allons vous donner maintenant d'autres indications quant à la méthode de domination du monde, appliquée par la fraternité lamaïstique du Tibet. A cet effet, il est bon d'essayer tout d'abord d'avoir une idée générale de ce qu'est cette fraternité. Toutefois, point nécessaire pour cela de sa rendre au Tibet, car, en appliquant la loi de l'analogie,nous pouvons obtenir une vue d'ensemble parfaitement exacte.

Nous connaissons également des fraternités de religion naturelle en Occident, qui disposent de milliers de foyers et d'autant de prêtres, célébrant et accomplissant des rites magiques. L'image générale que nous obtenons d'après leur comportement fait découvrir toute la gradation "dialectique" des magies : blanche, grise et noire.

Ce qui caractérise un homme de cette nature est qu'en vertu de son existence, il sert ce monde et est obligé de le servir, soit du côté du bien, soit du côté du mal, ou dans un mélange confus de ces deux aspects. En étudiant attentivement l'être humain, nous découvrons que, quel que soit l'endroit où se trouve le point principal dans cet être, ce mélange de bon et de mauvais est toujours présent, bien qu'il puisse être profondément caché. Ceci est une nécessité fondamentale, biologique, une loi de la nature que Paul a exprimée par ces mots : "Le bien que je désire faire, je ne le fais pas, mais le mal que je ne désire pas, je le fais". La lutte pour le bien, dans ce monde, découle de la résistance naturelle au mal ; c'est là une des réalités les plus cruelles de la " dialectique ". Bien que les gens tentent de cacher ce fait derrière des phrases et des mots, personne ne peut être bon sans mal et vice-versa ; même la créature la plus criminelle a des inclinations et des qualités qui tendent vers le bien. Quiconque, considérant cela superficiellement, le nierait, devrait penser aux paroles du Christ : " Que celui d'entrer vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier "

L'humanitarisme lui-même, n'est pas exempt de l'un des éléments les plus déterminants de l'égoïsme : l'égocentrisme. Celui-ci trace toute la voie, du blanc au noir. Nous allons vous le démontrer.

Il existe au Tibet, un groupe qui, bien que totalement ancré à la terre, se réclame du nom de Shamballa. C'est là une erreur capitale, exactement comme en Occident, où un grand nombre de communautés religieuses naturelles, se réclament du Christ.

Ce groupe tibétain de SHAMBALLA donne de temps à autre, des conférences que l'on peut assimiler à des réunions de prière qui durent plusieurs jours. De telles pratiques s'exercent également en Occident. Au cours de ces rencontres, des pensées d'amour et de bonté "dialectiques", diversement nuancées, sont rayonnées sur le monde entier. Mais tout cela n'a pas plus de valeur qu'une tentative d'épuiser avec un seau toute l'eau de l'océan; car l'immense foule de prêtres lamaïstiques y joue simultanément toute sa gamme d'activités "dialectiques" et ceci par le truchement de créatures qui, animées d'honorables intentions, croient bien faire. Seul, un groupe restreint connaît le but réel de cette mise en scène et n'en ignore pas les auteurs.

L'ensemble de la vie "dialectique" est une existence SHAM, une illusion, une irréalité. Dans cette vie SHAM existent diverses gammes d'illusions. Les influences que vous recevez correspondent exactement à l'état d'illusion particulier qui est le vôtre. Supposons que vous soyez du type humaniste, vous ne serez pas touché, dans ce cas, par les mots et les impulsions qui s'adressent à un autre type humain. Vous manifesteriez immédiatement une résistance. Ceci est le cas de tous les types d'hommes, sans exception, tels que : religieux, occultes, matérialistes, scientifiques, etc. ...

L'on peut dire avec certitude que, lorsque l'une ou l'autre de ces puissantes fraternités mondiales désire exercer son influence et son pouvoir sur le monde et le genre humain tout entiers, elle doit être à même d'influencer avec succès, toutes les formes de l'illusion. Vous serez donc en mesure d'en déduire aisément que tous les efforts déployés dans ce monde et ce chœur de voix et de tendances apparemment discordantes, prises dans leur sens le plus profond, dérivent d'une source commune, car toutes les impulsions se réfèrent à ce monde, à ce cosmos, à cette nature, à cet homme, à notre moi ; elles se heurtent à toutes les possibilités qui s'y trouvent contenues et qui doivent être libérées par l'évolution ; en outre, elles suggèrent que grâce à la bonne volonté et à l'effort positif de tous, grâce à un dur travail et une certaine dose d'auto-sacrifice, et grâce à l'amour mutuel, ou avec l'aide de Notre Seigneur bien-aimé, toutes choses peuvent rentrer dans l'ordre en un laps de temps fort bref. A la seule condition que nous coopérions convenablement et nous tendions la main les uns les autres, tout ira bien !

Des chants de ce genre, ne provenant certes pas des Lohans, concourent à maintenir l'illusion et sont émis en permanence sur une gamme de tons dont le volume ne cesse d'augmenter, car une grande frayeur et une crainte pour la vie animent bien ceux qui se tiennent à l'arrière plan et tirent les ficelles de ce jeu de pantins. Les temps sont en effet révolus, et cette période de la vie du monde va à sa fin. Alors que la nuit cosmique commence à s'étendre sur le monde et l'humanité, notre sphère de vie collective et individuelle se trouve empoisonnée par l'afflux de ces chants magiques naturels. Le genre humain tout entier est subjugué à son insu, par ce subtil et démoniaque poison.

Nous voudrions vous rappeler, une fois encore, ce que nous avons dit au sujet de la réaction en chaîne au sein du processus de révélation alchimique de la nature, processus dans lequel nous sommes engrenés, auquel nous participons automatiquement par le truchement de notre corporéité. Saisie par l'illusion et née de l'illusion, notre âme pense par clichés ou se livre à des spéculations excessives. La même observation s'applique à notre vouloir, à nos aspirations et à nos actes. La réaction en chaîne prenant naissance dans l'éther-réflecteur et aboutissant dans l'éther-chimique, engendre le mouvement continu de tout ce qui avait été mis en action dans l'éther-réflecteur, jusqu'aux formes en question ; tout cela – répétons-le – s'effectue de manière automatique. Les facultés de notre appareil sensoriel y sont pleinement accordées. Notre système nerveux en majeure partie, afin d'empêcher toute déviation, fonctionne lui aussi, automatiquement, car, comme vous le savez, le système nerveux sympathique échappe au contrôle de notre volonté. Enfin, les sécrétions internes constituent, pour leur part, un système d'antennes recevant non seulement des impressions, mais aussi des forces et des mélanges.

Dans la vie ordinaire, certaines usines produisent des articles semi-fabriqués, utilisés par d'autres usines qui livrent des articles finis. Or, dans notre processus individuel septuple, alchimique, de révélation et de transmutation de la force en matière, l'humanité vit presque exclusivement de produits semi-finis ; autrement dit, elle vit au moyen de mélanges d'éthers, préparés selon des recettes parfaitement élaborées. Des aliments existent pour chaque catégorie d'illusion. Scientifiquement préparés d'avance, il suffit de les avaler.

Nous avons déjà mentionné que l'être "dialectique" ordinaire est incapable de contrôler lui-même, le processus alchimique septuple, car une loi de la nature ne le lui permet pas. Si c'était possible, chacun créerait son propre monde et sa propre sphère de vie, au sens absolu du terme ; et le cosmos disparaîtrait dans une violente déflagration. Mais, au moyen d'exercices occultes, il devient possible de développer une hyper-capacité à l'aide de laquelle ce contrôle pourrait, en partie, prendre forme. Une telle possibilité est exploitée par la fraternité lamaïstique afin de maintenir le genre humain et le monde dans les limites du schéma de révélation "dialectique", ceci pour être on mesure de conserver intacte, sa propre existence.

De quelle manière cela s'accomplit-il ? La vie "dialectique" comporte une inclination naturelle à commettre automatiquement le suicide. Une disposition si essentiellement contraire à la nature appelle fatalement un processus de dissolution naturelle et de destruction. Toute illusion entraîne, au bout d'un certain temps l'explosion. C'est pourquoi la chute humaine, dans un état contraire à la nature, constituait dès l'origine, un stade transitoire, une course en forme de spirale descendante conduisant irrémédiablement et à nouveau, vers la liberté et la résurrection futures, pourvues d'une somme nécessaire d'expériences utiles. Sous l'effet de cette magie, notre existence dans le champ de vie naturel est devenue une triste et sombre prison.

Par cette magie, le Tibet essaie donc d'alimenter l'illusion de l'homme, le maintenant dans un état de souffrance et de misère et lui apportant, an guise de consolation, les aspects séduisants d'une pseudo-culture. L'ensemble de l'humanité, avec ses infinies nuances, subit cette magie.

Les pensées sont des forces qui revêtent une forme ; comme telles, ce sont des produits semi-finis, composés éthériques de toutes natures.

Lorsque les pensées trouvent leur expression dans un livre ou un exposé, devenant ensuite des objets susceptibles d' accaparer votre attention, vous entrez en contact avec les produits semi-finis de leur auteur et vos pensées se trouvent accordées pour les assimiler. Lorsqu'une certaine conformité existe entre votre manière de penser et celle de l'écrivain, vous absorbez le produit semi-fini ; il pénètre alors dans votre champ respiratoire,votre aura, et exerce son influence sur votre système vital. Celui-ci se trouve alors accordé comme un diapason sur une longueur d'onde déterminée, l'onde des pensées transmises, et votre sang y est relié. L'auteur de ces pensées n'a plus besoin, dès lors, d'écrire un livre ou un article ; il n'a plus besoin de s'adresser à un auditoire, afin de vous influencer. Il lui suffira d'émettre, de temps à autre, des pensées exactement accordées à votre type réceptif, conforme à votre illusion. Vous restez ainsi enchaînés à la rotation de la roue.

La raison pour laquelle nous vous parlons de la redoutable imitation lamaïstique de la méthode de sauvetage des Lohans, vous apparaît-elle à présent avec suffisamment de clarté ? Avez-vous saisi le fait que la Science Sacrée de l’Œuvre Divine d'Amour accomplie par les Lohans en un auto-sacrifice permanent pour la libération de l'humanité, est imitée par le lamaïsme afin d'opprimer cette même humanité ?

A partir de son puissant foyer situé sur le TOIT du MONDE la plus formidable usine de produits semi-finis imaginable la fraternité lamaïstique, jour après jour et nuit après nuit, émet des faisceaux rayonnants de pensées sur l'ensemble de l'humanité. Tous ces faisceaux enchaînent l'humanité à la roue et au renforcement du processus "septuple-dialectique" de maintien de l'ordre naturel non divin. Les lamas tibétains sont tenus d'y contribuer, car ces forces tirent leur origine de la même chaîne septuple et de la même échelle alchimique septuple.

Vous savez peut-être comment, en paroles, par la littérature, l'art ou la science, la psyché de chacun est coulée dans l'un de ces moules innombrables; mais ils ont tous une particularité commune : ils sont, d'heure en heure, de plus en plus étroitement chevillés à la roue de l'illusion. Mais ce que peut-être vous ignorez encore, c'est que toutes ces forces extérieures sont des manifestations de la magie souveraine du TOIT du MONDE !

Après en avoir clairement exposé les "moyens", nous allons expliquer maintenant ce que cette magie est capable d'accomplir.

A la fin de ce chapitre, le lecteur sera en mesure de comprendre que les pensées constituées de mélanges d'éthers, comme produits semi-finis destinés à des buts précis, peuvent non seulement être émises ou irradiées, mais qu' elles accomplissent nécessairement et forcément une action dans l'existence de leurs créateurs eux-mêmes. Ainsi l'intoxication mentale permanente, imposée à l'humanité, produit-elle une formidable auto-intoxication parmi ces magiciens. Autrement dit : le destin d'être lié, infligé à l'humanité, devient - ipso facto - le sort de la fraternité lamaïstique. Toute cette immense misère du genre humain ainsi créée atteint en retour, ceux qui la provoquent... et ceci, parce qui il n'est pas possible de faire marche arrière sur ce chemin fatal. La crainte et l'instinct d'auto-défense obligent la fraternité lamaïstique à continuer son œuvre, à se efforcer de créer une culture, à élever l'humanité, à conduire le monde à un niveau supérieur, à donner au genre humain une "évolution plus marquée". C'est pourquoi ladite fraternité doit, au moyen d'une activité puissante et incessante, s'efforcer de gagner la bataille contre une plus haute compréhension qui permettrait aux hommes de percer le secret de ses intentions. C'est aussi la raison pour laquelle cette fraternité désire quelque chose d'impossible qui s'oppose à la loi de la nature : elle veut que l'humanité, appartenant à cette nature, atteigne le plan super-humain. La fraternité lamaïstique, poursuit, à cette fin, une destinée telle que l'a dépeinte NIETZSCHE, dans son "Zarathoustra" et, finalement, au paroxysme de la fureur elle sera obligée de s'écrier avec désespoir: " Ô CHRIST, la Victoire, malgré tout, est Tienne " !

Il devient ainsi tout à fait clair que l'humanité entière se trouve an danger permanent à cause de la course du destin, découlant de ce spasme d'auto-défense organisée.


IV LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE (Suite)



Les réflexions qui précèdent nous feront mieux comprendre que l'application de la magie, dans la vie dialectique, n'est possible que dans le cadre du schéma de manifestation terrestre septuple. Comme nous l'avons justement dit, le mage peut agir par le moyen :
- des solides,

- des liquides,

- des gaz,

- de l'éther-chimique,

- de l'éther-vital,

- de l'éther-lumineux,

- de l'éther-réflecteur.

L'éther-réflecteur est la matière première la plus importante, car elle contient toutes les possibilités de manifestation de la forme. Ainsi tous les éléments de densité plus accentuée y sont des mélanges de substance originelle.

La substance originelle est extrêmement ténue. Elle se situe à la limite de la perception humaine. On parle d'éther-réflecteur car cette substance possède antre autres, la faculté de retenir et de réfléchir les idées. Cette qualité est dès lors utilisée par la fraternité lamaïstique pour assurer sa mainmise sur l'humanité.

Les quatre éthers ont des tracés bien définis, le long desquels ils se déplacent. Or, à certaines heures, et sous certaines constellations planétaires, les courants en question se déplacent vigoureusement de l'Est vers l'Ouest. En outre, certaines heures et l'influence des constellations correspondantes, se révèlent être plus propices que d'autres pour graver les idées dans l'éther réflecteur. Pendant ces moments spécialement favorables à l'effet de conduction, des courants d'idées de toutes espèces se propagent à grande vitesse à partir du TOIT du MONDE. Ainsi, l'éther-réflecteur est-il imprégné de certaines idées et, contaminé de la sorte, il répand une atmosphère déterminée pratiquement à travers le monde entier.

Les différents centres du cerveau de l'homme, principalement la glande pinéale, sont sensibles à l'influence de cet éther-réflecteur. Il peut donc être dit avec certitude, que toutes les idées dont l'éther-réflecteur est imprégné, sont "photographiées" par le cerveau des hommes sensibles à ce genre de phénomènes.

Si vous possédez quelque notion quant au fonctionnement de la télévision, vous n'ignorez pas que les images étant composées de quelques segments ou d'un grand nombre de segments, images de fine ou de grossière texture, peuvent être transmises à distance. De la même manière, les images transmises vers le cerveau humain, par le canal de l'éther-réflecteur, peuvent être distinguées et classées en images à vibration élevée pour les cerveaux cultivés, et à une vitesse plus lente pour les cerveaux moins raffinés et incultes. Ces images peuvent être transmises directement aux sens, à l'inclination et aux instincts de l'homme, mais elles peuvent aussi présenter un caractère religieux, occulte, humain ou plus général.

Lorsque l'esprit humain est touché par ce genre d'impression, celle-ci se trouve transmise, dans la majorité des cas, à notre conscience. Si l'impression s'harmonise avec le type de notre illusion, nous y répondons par des pensées réfléchies. Autrement dit, nous projetons alternativement vers l'éther-réflecteur, nos réactions à l'impulsion reçue ; donc, lorsque le courant retourne vers ses émetteurs d'origine, il est possible de vérifier, par des moyens techniques occultes, quel a été le résultat du rayonnement émis.

Une fois le contact établi de la manière décrite, le processus d'influence continue. On dit parfois d'un tel : " qu'il s'échauffe " à.propos d'une idée ; or, cet "échauffement" se produit bien en réalité car, lorsque la pensée imprègne notre cerveau et atteint notre conscience, elle touche en même temps notre sang et y engendre une certaine chaleur. Il faut voir là, l'activité de l'éther-lumière qui, en se manifestant dans le sang, fait de l'homme une source indépendante de chaleur. C'est également l'éther-lumière qui rend possible le fonctionnement ordinaire des organes des sens, tels que : la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher. L’œil est, lui aussi, conservé par les forces de l'éther-lumière.

Vous pouvez à présent comprendre ce qui se passe. Lorsque, d'après les résultats, il devient clair que la première activité dans l'éther-réflecteur a été couronnée de succès et que beaucoup de pantins ont été contaminés par l'idée transmise, la fraternité lamaïstique poursuit son œuvre. Au moyen de rituels savamment élaborés, une liaison est établie par les ondes de l'éther-lumière. Ces rites sont répétés journellement, à plusieurs reprises, dans des milliers de monastères et de temples. Cet éther-lumière est produit au moyen de danses magiques, de musique, de mantrams, d'encens et de concentration. Dès que le courant "passe", il est dirigé d'Est en Ouest, de la même manière que précédemment. Ce courant va tout naturellement viser ceux qui ont déjà reçu le premier branchement, selon la loi d'attraction des forces égales. Simultanément, la première activité mentale est répétée avec une grande énergie, car la répétition, la répétition incessante, une continuation ininterrompue du bombardement est l'une des armes les plus puissantes de l'occultisme.

Nous pouvons, maintenant, voir avec précision, ce qu'il en est. Si l'homme était laissé a ses propres dispositifs, en tant qu'être faisant partie d'une masse, comme une bête dans un troupeau, alors l'impulsion mentale disparaîtrait rapidement. Mais l'impulsion étant inlassablement répétée et accompagnée par un flux d'éther-lumière injecté avec un tel résultat que certains hommes " s'échauffent " littéralement, on voit la conséquence de l'impulsion qu'ils subissent. Autrement dit : au moyen de la projection de l'idée et de l'injection d'éther-lumière, tout le système tête-cœur (la partie la plus importante de notre corporéité, en dehors de notre conscience) se trouve emprisonné.

L'idée tout entière des émetteurs circule désormais dans le sang et s'y "échauffe", ce dernier devenant aussitôt mobile et très actif. " S'échauffer a propos d'une idée signifie que le penser a été accroché par l'idée ". " Avoir le cœur chaud à l'ouvrage implique que le cœur est dans le même état ". La conséquence de ces deux états est que toute la perception de l'homme et le fonctionnement de ses sens sont instinctivement accordés à l'idée transmise, car l'éther-lumière produit et alimente notre sens de la vue, non seulement physiologiquement, mais aussi psychologiquement. Être sensible aux impulsions magiques de l'éther-lumière signifie en vérité, que nos mains et nos pieds sont attachés que notre vue est déviée de la réalité et entièrement accordés aux intentions du but qui nous est imposé par la force dont nous subissons l'influence.

Nous sommes alors dégradés jusqu'à devenir ce que l'on nous demande ; nous voici des animaux humains dressés comme des chiens policiers.

Lorsqu'un homme est atteint par l'injection d'éther-lumière causée tout d'abord par la magie du temple, le processus se développe à une vitesse supersonique. Dans ces cas-là, les impulsions d'éther-vital et d'éther-chimique ne sont généralement plus nécessaires. Conseils et directives sont suffisants. Ceux-ci sont fournis à l'homme par des créatures de second plan, apparaissant en tant qu'autorités, porte-paroles, écrivains, ou travaillant dans leurs paroisses. L'appareillage cérébro-sensoriel magiquement conditionné de l'homme, réagira alors suivant les directives et les conseils reçus, croyant qu'il le fait selon sa propre volonté et ses propres impulsions. Et réalité, il accomplit tel un automate, tout ce qui est exigé de lui, depuis le TOIT du MONDE.

L'éther-vital contrôle la propagation de l'espèce et supervise les énergies de propagation. Vous savez que la théologie et la philosophie de la morale indiquent à l'homme comment il doit vivre et travailler en vue de la propagation de l'espèce. Or si vous pouvez observer les choses de plus haut, et non du seul point-de-vue biologique, vous comprendrez, d'après ce qui précède, que lorsque notre vue est paralysée par ces injections d'éther-vital, il suffit de détenir quelque pauvre autorité conforme à notre état visionnaire artificiellement réveillé, afin que soit "dynamisé" et "maintenu" comme il convient le processus d'adhérence. Nais répondons dès lors à l'extension et la propagation de ce ope nous pensons être nos idées, nos sensations et nos appréhensions, ou bien nous désignons autrui pour le faire. Un instinct de propagation se répand sur nous, réveillé et nourri par les flux de l'éther-vital, attiré par nos propres réactions. Cet instinct de propagation est un instinct de conservation et, du point-de-vue psychologique, se démontre essentiellement sexuel, conservateur, primitif et tenace.

Nous sommes littéralement devenus esclaves et, d'en bas,nous propageons exactement ce qu'il nous a été ordonné de propager à la suite de l'activité primaire, provenant de l'extérieur, qui nous a touchés. La chaîne est bouclée. Pour assurer une plus grande sûreté, l'autorité garde l’œil vigilant et surveille l'état de l'éther-chimique, ce qui nous permet de puiser de la nourriture et de décider de la qualité des aliments qui nous sont nécessaires tel ou tel moment. Grâce au type de nourriture prescrite par l'autorité et à l'usage de narcotiques, l'état existentiel de l'homme se trouve confiné à un cercle étroit. Car, en réalité, la valeur de la nourriture est déterminée non pas selon son origine (c'est-à-dire d'un règne quelconque de la nature), mais en fonction de la qualité des éthers-chimiques respectifs, présents dans les mélanges sans nombre, ainsi que des différentes huiles-éthers.

Dès lors, la fraternité lamaïstique n'a plus qu'une seule préoccupation : veiller à ce que l'éther-chimique suspendu au dessus de nos régions soit d'une qualité spécifique. Les animaux, les plantes et les fruits contenant de cet éther, et ces produits nous servant de nourriture ou étant absorbés par notre organisme d'une autre manière, le succès escompté par la fraternité précitée se trouve ainsi assuré.

Vous savez que certaines nations s'accroissent, tandis que d'autres se déciment rapidement. La cause de ce phénomène réside dans la stratégie occulte qui amène à l'état désiré le champ d'éther-vital au dessus des pays en question.

Il convient d'être concis, en dépit de tout ce que nous pourrions encore vous dire. Précisons pourtant la raison du célibat imposé aux prêtres subordonnés à l'ordre des "bonnets jaunes" et à d'autres ordres religieux du même type, exerçant leur activité dans ce monde. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, ce ne sont point les motifs de chasteté, ni ceux d'un développement plus élaboré qui prédominent. Lorsque les fonctions de l'éther-vital sont supprimées par force, une poussée accrue de l'instinct de procréation s'éveille, mais qui se manifeste d'une manière inattendue. L'hystérie fanatique d'un zèle converti crée un état qui peut inciter les entités considérées à commettre n'importe quoi. La frénésie de persécution religieuse a été déchaînée de cette manière et a, maintes fois, fait couler le sang à flots. Voilà pourquoi des concentrations d'éther-vital ont été injectées aux volontaires du célibat forcé. Sans cette condition, les résultats escomptés n'eussent pas été possibles. Une telle frénésie étant dangereusement contagieuse, un seul fanatique est en mesure d'entraîner tout un groupe d'exaltés à des actions inconsidérées ; c'est là, un processus où la sexualité joue un grand rôle.

Nous venons de vous donner un bref aperçu de la funeste imitation que fait le lamaïsme de l’œuvre de sauvetage assurée par les Lohans. Nous voudrions conclure en disant que la crise qui secoue notre époque et le cours naturel des choses dans les royaumes terrestres vont engendrer une résistance contre la magie des lamas qui est en voie d'atteindre le point culminant de sa puissance.

Ceci annonce le commencement de son déclin et de son processus de désintégration.

V CONCLUSIONS ET REFLEXIONS

L'humanité se trouve à l'aube d'une ère entièrement nouvelle du développemsnt de la révolution cosmique, spirituelle et atmosphérique, dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques années.

Les exposés qui précèdent ont permis de se rendre compte de l'influence que détient le Tibet, en tant que catalyseur des forces liées à la terre, et combien ces forces tiennent enchaînés le monde et l'humanité dans le chagrin et la peine. Or, avec l'évolution des choses, cette place forte est attaquée, à la suite de quoi la concentration des forces qui nous entravent est réduite à néant au cours d'un processus qui aura d'importantes et nombreuses conséquences.

Il est évident que la fraternité lamaïstique tentera de regrouper les forces dispersées, tentative qui entraînera inéluctablement une production intensive des forces-éthers.

La sphère chimique du monde matériel est peuplée par différentes formes de vie ; il en est de même en ce qui concerne le monde de l'au-delà. Cette lutte formidable pour l'existence adoptera de plus en plus le caractère d'un camp d'auto-défense. La fraternité lamaïstique, au moyen de la magie, essayera d'accroître artificiellement, jusqu'à une chaleur de fièvre, la tension orageuse des nerfs qui a prédominé dans le monde pendant si longtemps, afin d'inciter l'humanité à des actions abjectes qui seront ensuite amèrement regrettées.

Si cette tentative échoue - comme nous l'espérons et le croyons - il se développera au sein de la fraternité lamaïstique un état de crise qui provoquera des actes désespérés. Ceux-ci se manifesteront par des phénomènes ignés violents dans l'atmosphère, résultant de la formidable contrainte de volonté des magiciens qui imposent leurs impératifs à l'humanité.

Nous vous avons expliqué de quelle manière les idées peuvent être greffées sur l'éther-réflecteur ; nous voudrions, à présent, vous dire comment ce travail est effectué parla fraternité Iamaïstique.
Nous aussi, nous gravons sans cesse, mais sans aucune contrainte, nos pensées sur l'éther-réflecteur. Toutefois, notre activité - le plus souvent incontrôlée - de la pensée n'a pas d'influence aussi forte que celle décrite plus haut. Les magiciens-lamas accomplissent leur œuvre au moyen de la concentration consciente de la volonté. Les idées à transmettre sont incorporées à l'éther aussi solidement que possible à l'aide de la volonté et dirigées vers le but assigné. La volonté est un feu dévorant. La volonté est la force magique la plus remarquable qui existe chez l'homme. La volonté d'un homme est sa capacité la plus puissante, surtout pour œuvrer dans l'éther-réflecteur, ce qui la rend dangereuse en ce sens qu'elle risque d'échapper à notre contrôle.

N'est-ce pas là le cas le plus fréquent pour nous ? Combien de nuisance, causée bien souvent par manque de contrôle de soi !
Mais s'il est vrai que la volonté et sa magie sont soumises à des lois bien définies, elles n'en sont pas moins limitées par les lois naturelles. Ainsi, l'éther-réflecteur étant un feu cosmique, il peut être forcé par la magie de la volonté. La conséquence en sera une réaction en chaîne de divers phénomènes ignés dans l'atmosphère, décrits dans les mythes comme l'attaque de milliers de salamandres, entités qui demeurent dans l'éther-réflecteur et dans l'éther-lumière.

Ce feu modifie à son tour la composition de l'atmosphère, appelant de la part de l'humanité des réactions très particulières. Les échanges cosmiques seront perturbés. L'intérieur de la terre vomira du feu et des flammes, et bien d'autres évènements encore surgiront, qui ne peuvent être mentionnés dans la cadre de cet exposé.

Tout ce qui vient d'être dit peut faire naître bien des questions ! Comment est-il possible que la fraternité lamaïstique, faisant preuve d'une telle intelligence, se permette de pousser les choses aussi loin ? Sans doute, cette fraternité connaît-elle mieux que quiconque, les conséquences du viol des lois naturelles.

Qu'est-ce donc qui peut provoquer chez ces magiciens une telle panique ? Ils ne craignent sûrement pas les Lohans, puisque ce groupe de serviteurs de Dieu ne se venge point et ne recherche aucun conflit.

Non ! La fraternité des lamas est remplie de crainte mortelle, à cause d'une autre fraternité à la magie très puissante, qui, selon l'accomplissement des destinées de l'Univers, est guidée dans ses activités par une attitude et un but fort différents. C'est également une fraternité de nature dialectique pure, mais qui, répandant l'idée d'une paix absolue, oppose un contraste total par rapport aux Impulsions lamaïstiques de peur, de chaos et de pensées belliqueuses. Alors que les impulsions gravées dans l'éther par la fraternité lamaïstique se déplacent d'Est on Ouest, l'autre fraternité dirige ses flux de puissance suivant l'axe Nord-Sud, avec des résultats tout à fait contraires.

Soulignons avec force, que cette fraternité qui a déterré la hache de guerre contre son ennemi lamaïstique, ne présente aucun caractère commun avec l'Ordre des Lohans. Son apparition est la conséquence d'une loi naturelle qui gouverne les domaines de vie terrestres ; toute action entraîne une réaction; une force qui se concentre déclenche une contre-force.

Notre propos n'est pas de développer ici plus en détail ce que l'on doit penser de cette mystérieuse contre-force tant redoutée des lamas, cet exposé n'a qu'un but : jeter un peu de lumière sur la réalité affolante du Tibet des lamas, contribuant ainsi à l'urgente et nécessaire compréhension des raisons profondes qui entravent le réveil et l'auto-libération du genre humain, empêtré dans les liens des ténèbres, du chagrin et de l'épuisement.

Ceux qui, dans une certaine mesure, réalisent l'emprise profondément tragique de tout cela, et qui, conscients de plus en plus de leur responsabilité, désirent secouer le joug de cette néfaste influence, afin de pouvoir contribuer à l’œuvre immense de libération du genre humain - ceux-là montrent le Chemin de Liberté, la seule Voie menant à la libération réelle de l'homme. Cette Voie reste ouverte et accueillante à tous ceux qui souhaitent saisir la main que leur tend la Fraternité Universelle du Royaume Immuable.

Jan van Rijckenborgh

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Friday, September 02, 2011

L'Islam vu par Julius Evola




En 1994 est paru chez Insan, une maison d’éditions d’Istanbul, un livre intitulé Modern Dünyaya Baçkaldïrï, c’est à dire la traduction turque de Révolte contre le monde moderne de Julius Evola. Cette initiative est due à un professeur de théologie islamique de l’Université de Marmara, qui à l’époque avait en programme de faire publier un autre livre d’Evola, Masques et visages du spiritualisme contemporain. D’ailleurs, Révolte contre le monde moderne à été évoqué, à l’occasion d’un entretien publié dans “Éléments” (n. 77, 1993), par l’intellectuel algérien Rachid Benaïssa, élève de ce maître à penser qui fut Malek Bennabi.

Si le nom de Julius Evola n’est pas inconnu en terre d’Islam, dans quelle mesure Evola a eu connaissance de l’Islam ?

Le tableau de la tradition islamique brossé dans Révolte contre le monde moderne n’occupe que quelques pages, mais présente avec suffisamment de relief les aspects de l’Islam qui permettent, dans la perspective évolienne, de le caractériser comme une “tradition d’un niveau supérieur non seulement à l’hébraïsme, mais aussi aux croyances qui conquirent l’Occident” (RMM, 342).

En premier lieu, Evola fait remarquer que le symbolisme de l’Islam indique clairement un rattachement direct de cette forme traditionnelle à la Tradition primordiale elle-même, de sorte que l’Islam est indépendant du judaïsme comme du christianisme, religions dont il rejette d’ailleurs les thèmes spécifiques (péché originel, rédemption, médiation sacerdotale, etc.). C’est toujours dans Révolte contre le monde moderne que nous lisons :

“De même que dans l’hébraïsme sacerdotal, l’élément central est constitué ici par la loi et la tradition, en tant que forces formatrices, auxquelles les souches arabes des origines fournirent toutefois une matière beaucoup plus pure, plus noble et empreinte d’esprit guerrier. La loi islamique, Sharîah, est la loi divine ; sa base, le Coran, est considéré comme la parole même de Dieu – kalâm Allâh – comme une œuvre non humaine, un livre “incréé”, existant ab aeternodans les cieux. Si l’Islam se considère comme la « religion d’Abraham » et a même voulu faire de celui-ci le fondateur de la Kaaba, où réapparaît la “pierre”, le symbole du “Centre”, il n’en demeure pas moins qu’il affirme son indépendance vis-à-vis de l’hébraïsme comme du christianisme, que le centre de la Kaaba contenant le symbole en question a des origines préislamiques lointaines, difficiles à déterminer, et qu’enfin le point de référence de la tradition ésotérique islamique est la mystérieuse figure du Khidr, considérée comme supérieure et antérieure aux prophètes bibliques. L’Islam rejette le thème caractéristique de l’hébraïsme, qui deviendra, dans le christianisme, le dogme et la base du mystère christique : il maintient, sensiblement affaibli, le thème de la chute d’Adam, sans en déduire, toutefois, la notion de “péché originel”. Il voit en celui-ci une “illusion diabolique” – talbis Iblîs. D’une certaine façon, même, ce thème est inversé, la chute de Satan – Iblîs ou Shaitân – étant attribuée, dans le Coran (XVIII, 48), au refus de celui-ci de se prosterner, avec les Anges, devant Adam. Ainsi se trouvent repoussés à la fois l’idée centrale du christianisme, celle d’un rédempteur ou sauveur, et l’idée d’une médiation exercée par une caste sacerdotale”. (RMM, 340-341)

Pureté absolue de la doctrine de l’Unité, exempte de toute trace d’anthropomorphisme et de polythéisme, intégration de chaque domaine de l’existence dans un ordre rituel, ascèse de l’action en termes de jihâd, capacité de modeler une “race de l’esprit” : tels sont, successivement, les aspects de l’Islam qui retiennent l’attention d’Evola. Il écrit : “Le Divin étant conçu d’une façon purement monothéiste, sans “Fils”, sans “Père”, sans “Mère de Dieu”, tout musulman apparaît directement relié à Dieu et sanctifié par la loi, qui imprègne et organise en un ensemble absolument unitaire toutes les expressions juridiques, religieuses et sociales de la vie. Ainsi que nous avons déjà eu l’occasion de le signaler, l’unique forme d’ascèse conçue par l’Islam des origines fut celle de l’action, sous la forme de jihâd, de “guerre sainte”, guerre qui, en principe, ne doit jamais être interrompue, jusqu’à la complète consolidation de la loi divine. Et c’est précisément à travers la guerre sainte, et non par une action de prédication et d’apostolat, que l’Islam connut une expansion soudaine, prodigieuse, et forma non seulement l’Empire des Califes, mais surtout l’unité propre à une race de l’esprit – umma – la “nation islamique”". (RMM, 341)

L’Islam, enfin, observe Evola, est une forme traditionnelle complète, en ce sens qu’il est doué d’un ésotérisme vivant et opératif qui peut fournir, à ceux qui possèdent les qualifications nécessaires, les moyens de parvenir à une réalisation spirituelle qui dépasse le but exotérique du “salut” :

“Enfin (…), l’Islam présente un caractère particulièrement traditionnel, complet et achevé, du fait que le monde de la Sharîah et de la Sunna, de la loi exotérique et de la tradition, trouve son complément, moins dans une mystique que dans de véritables organisations initiatiques – turuq – détentrices de l’enseignement ésotérique, le ta’wîl, et de la doctrine métaphysique de l’Identité suprême, Tawhîd. La notion de ma’sûm, fréquente dans ces organisations et, en général, dans la Shîa, notion relative à la double prérogative de l’ismâ, ou infaillibilité doctrinale, et de l’impossibilité, pour les chefs, les Imams visibles et invisibles, et les mujtahid, d’être entachés de faute, correspond à l’attitude d’une race demeurée intacte et formée par une tradition d’un niveau supérieur non seulement à l’hébraïsme, mais aussi aux croyances qui conquirent l’Occident”. (RMM, 341-342)

Parmi tous ces thèmes, celui auquel est le plus directement sensible Julius Evola, étant donnée son “équation personnelle”, est évidemment le thème de l’action, l’action sacralisée. Le regard d’Evola se fixe donc sur la notion de jihâd et sur sa double application, conformément au célèbre hadîth du Prophète: “Raja’nâ min al-jihâd al-açghar ilâ-l jihâd al akbar“, c’est à dire: “Nous sommes revenus de l’effort mineur à l’effort majeur”; ou bien, si l’on préfère, “de la petite à la grande guerre sainte”. Ce hadîth, qui fournit le titre pour un chapitre de Révolte contre le monde moderne (“La grande et la petite guerre sainte”), est ainsi commenté par Evola :

Dans la tradition islamique on distingue deux guerres saintes : la “grande guerre sainte” – el-jihâdul akbar – et la “petite guerre sainte” – el-jihâdul açghar – conformément à une parole du Prophète qui, de retour d’une expédition guerrière, déclara: “Nous voici revenus de la petite à la grande guerre sainte”. La “grande guerre sainte” est d’ordre intérieur et spirituel; l’autre est la guerre matérielle, celle qui se livre à l’extérieur contre un peuple ennemi, en vue notamment d’inclure les peuples “infidèles” dans l’espace régi par la “loi de Dieu”, dâr al-islâm.

La “grande guerre sainte” est toutefois à la “petite guerre sainte” ce que l’âme est au corps, et il est fondamental, pour comprendre l’ascèse héroïque ou “voie de l’action”, de comprendre la situation où les deux choses se confondent, la “petite guerre sainte” devenant le moyen par lequel se réalise une “grande guerre sainte” et, vice-versa, la “petite guerre sainte” – la guerre extérieure – devenant presque une action rituelle qui exprime et atteste la réalité de la première. En effet, l’Islam orthodoxe ne conçut à l’origine qu’une seule forme d’ascèse: celle qui se relie précisément au jihâd, à la “guerre sainte”.

La “grande guerre sainte” est la lutte de l’homme contre les ennemis qu’il porte en soi. Plus exactement, c’est la lutte du principe le plus élevé chez l’homme contre tout ce qu’il y a de simplement humain en lui, contre sa nature inférieure, contre ce qui est impulsion désordonnée et attachement matériel. (RMM, 175)

Ailleurs, Evola voit dans l’idée de jihâd une “tardive renaissance d’une hérédité aryenne primordiale”, si bien que “la tradition islamique est ici à la place de la tradition aryo-iranienne” (DALV, 11).

En tout cas, la doctrine islamique de la petite et de la grande “guerre sainte” occupe dans l’œuvre évolienne une position privilégiée et acquiert une valeur paradigmatique ; elle exemplifie, en effet, et représente la conception générale que le monde de la Tradition rapporte à l’expérience guerrière et, plus largement, à l’action comme voie de réalisation. Les enseignements concernant l’action guerrière de divers milieux traditionnels sont donc envisagés à la lumière de leur coïncidence essentielle avec la doctrine du jihâd et sont exposés à l’aide d’une notion qui est, elle aussi, de dérivation islamique : la notion de “voie de Dieu” (sabîl Allâh) :

Dans le monde de l’ascèse guerrière traditionnelle, la “petite guerre sainte”, c’est-à-dire la guerre extérieure, s’ajoute ou se trouve même prescrite comme voie pour réaliser cette “grande guerre sainte”, et c’est pourquoi, dans l’Islam, “guerre sainte” – jihâd – et “voie d’Allah” sont souvent employées comme synonymes. Dans cet ordre d’idées, l’action a rigoureusement la fonction et la fin d’un rite sacrificiel et purificateur. Les aspects extérieurs de l’aventure guerrière provoquent l’apparition de l’”ennemi intérieur” qui, sous forme d’instinct animal de conservation, de peur, d’inertie, de pitié ou de passion, se révolte et oppose une résistance que le guerrier doit vaincre, lorsqu’il descend sur le champ de bataille pour combattre et vaincre l’ennemi extérieur ou le “barbare”.

Naturellement, tout cela présuppose l’orientation spirituelle, la “juste direction” – niyyah – vers les états supra-individuels de l’être symbolisés par le “ciel”, le “paradis”, les “jardins d’Allah”, et ainsi de suite; autrement, la guerre perd son caractère sacré et se dégrade en une aventure sauvage où l’exaltation se substitue à l’héroïsme vrai et où dominent les impulsions déchaînées de l’animal humain. (RMM, 176-177; cf. DALV, 12 et DF, 307-308).

Evola rapporte (dans la traduction italienne de Luigi Bonelli, légèrement remaniée par lui) toute une série de passages coraniques relatifs aux idées de jihâd et de “voie d’Allah” (RMM, 177-178). En outre il cite, à titre d’exemple et d’illustration, deux maximes: “Le paradis est à l’ombre des épées” et ” Le sang des héros est plus proche de Dieu que l’encre des philosophes et les prières des dévots” (RMM, 184; cf. DF, 308). Or, si la première de ces deux maximes est effectivement un hadîth, la seconde, extraite peut-être de quelque étude orientaliste peu digne de foi, est en réalité on ne peut plus différente du hadîth rapporté par Suyûtî dans Al-jâmi’ aç-çaghîr, qui dit textuellement ainsi: “L’encre des savants et le sang des martyrs seront pesés au Jour de la Résurrection, et la balance penchera en faveur des savants”.

Avant de passer aux formulations conférées à la doctrine de la “guerre sainte” dans des milieux traditionnels non islamiques (surtout l’Inde et le christianisme médiéval), Evola établit une analogie entre la mort que connaît le mujâhid et la mors triumphalis de la tradition romaine (RMM, 178) ; ce thème est repris plus loin, lorsque la capacité d’”immortalisation” attribuée à la victoire guerrière par certaines traditions européennes est mise en relation avec l’”idée islamique, selon laquelle les guerriers tués dans la ‘guerre sainte’ – jihâd – ne seraient jamais vraiment morts” (RMM, 199). Un verset coranique est cité à titre d’illustration: “N’appelez pas morts ceux qui furent tués dans la voie de Dieu; non, ils sont vivants, au contraire, même si vous ne vous en apercevez pas” (Coran, II, 149). Le parallèle spécifique est d’ailleurs retrouvé chez Platon (Resp. 468e), “selon lequel – rappelle Evola – certains morts, tués à la guerre, font corps avec la race d’or qui, selon Hésiode, n’est jamais morte, mais subsiste et veille, invisible” (RMM, 199).

Dans Révolte contre le monde moderne, il est un autre sujet qui permet certaines références à la doctrine de l’Islam: celui du chapitre “La Loi, l’État, l’Empire”. Observant que “jusque dans la civilisation médiévale, la rébellion contre l’autorité et la loi impériale fut assimilée à l’hérésie religieuse et que les rebelles furent tenus, non moins que les hérétiques, comme des ennemis de leur propre nature, contredisant la loi de leur essence” (RMM, 51), Evola relève la présence d’une conception analogue en Islam et renvoie le lecteur à la IVe sourate du Coran, v. 111. Un autre rapprochement est ensuite établi entre la conception romano-byzantine, d’une part, qui oppose la lois et la pax de l’oecumène impérial au naturalisme des barbares – affirmant en même temps l’universalité de son droit -, et la doctrine islamique, de l’autre, puisqu’on trouve dans celle-ci, observe Evola, “la distinction géographique entre le dâr al-islâm, ou terre de l’Islam, gouvernée par la loi divine, et le dâr al-harb ou ‘terre de la guerre’, parce que sur cette dernière vivent des peuples qui doivent être intégrés à la première grâce au jihâd, à la ‘guerre sainte’” (RMM, 59).

Dans le même chapitre, évoquant la fonction impériale d’Alexandre le Grand, vainqueur des hordes de Gog et Magog, Evola renvoie à la figure coranique de Dhû’l-Qarnayn, généralement identifié à Alexandre, et à ce que dit la sourate XVIII du Coran (RMM, 57).

Les analogies existant entre certains aspects de l’Islam et les éléments correspondant d’autres formes traditionnelles sont également relevées dans Le Mystère du Graal; mais, tandis que dans Révolte contre le monde moderne il s’agit de purs parallèles doctrinaux – où sont parfois comparées à l’Islam des formes traditionnelles qui n’ont jamais été en contact avec le monde musulman -, dans l’essai sur “l’idée impériale gibeline” les similitudes entre Islam et templarisme viennent, au contraire, s’insérer dans le cadre concret, historique, des rapports entretenus par des représentants de l’ésotérisme chrétien et de l’ésotérisme islamique. On peut considérer, a ce propos, le passage suivant:

On accusait en outre les Templiers d’avoir des intelligences secrètes avec les musulmans et d’être plus proches de la foi islamique que de la foi chrétienne. Il faut probablement interpréter cette dernière indication en tenant compte du fait que l’anti-christolâtrie était également une des caractéristiques de l’islamisme. Quant aux “intelligences secrètes”, elles doivent nous apparaître comme synonyme d’un point de vue moins sectaire, plus universel, donc plus ésotérique que celui du christianisme militant. Les Croisades, où les Templiers et, d’une façon générale, la chevalerie gibeline jouèrent un rôle fondamental, créèrent malgré tout, à divers égards, un pont supratraditionnel entre l’Occident et l’Orient. La chevalerie croisée finit par se trouver en face d’une sorte de réplique d’elle même, c’est-à-dire de guerriers ayant la même éthique, les mêmes coutumes chevaleresques, les mêmes idéaux d’une “guerre sainte”, et, en outre, en face de veines ésotériques similaires. (MG, 188-189)

Puis, Evola passe à une description sommaire de ce qu’il appelle, improprement d’ailleurs, “l’Ordre arabe des Ismaéliens”, à savoir le mouvement hétérodoxe qui fut très lié aux Templiers :

C’est ainsi – écrit Evola – qu’aux Templiers correspondit exactement, en Islam, l’Ordre arabe des Ismaélites, qui se considéraient aussi comme les “gardiens de la Terre Sainte” (également au sens ésotérique, symbolique) et avaient une double hiérarchie, l’une officielle, l’autre secrète. Et cet Ordre, avec son double caractère à la fois guerrier et religieux, courut le danger de connaître une fin analogue à celle des Templiers et pour un motif analogue: son fond initiatique et l’affirmation d’un ésotérisme méprisant la lettre des textes sacrés. Il est également intéressant de constater que, dans l’ésotérisme ismaélien, réapparaît le même thème que celui de la légende impériale gibeline: le dogme islamique de la “résurrection” (qiyâma) est interprété ici comme la nouvelle manifestation du Chef Suprême (Imam) devenu invisible durant la période dite de l’”absence” (ghayba); car l’Imam, à un moment donné, avait disparu, se soustrayant à la mort, mais ses sectateurs restaient tenus de lui jurer fidélité et sujétion, comme à Allah lui-même. (MG, 189-190)

L’ésotérisme islamique est défini par Evola comme doctrine qui va même jusqu’à “reconnaître dans l’homme la condition dans laquelle l’Absolu devient conscient de lui-même, et qui professe la doctrine de l’Identité Suprême” (OO, 35-36), si bien que l’Islam apparaît comme

un exemple clair et éloquent d’un système qui, bien qu’incluant un domaine strictement théiste, reconnaît une vérité et une voie de réalisation plus élevées, les éléments émotionnels et dévotionnels, l’amour et tout le reste perdant ici (…) toute signification “morale”, et toute valeur intrinsèque, et acquérant seulement celle d’une technique parmi les autres. (OO, 36)

Or, l’ésotérisme islamique, avec les enseignements de ses maîtres et son univers de notions et de symboles, fournit à Evola des axes et références d’une certaine importance. En ce qui concerne symboles et notions, il faut souligner l’importance, dans l’oeuvre évolienne, accordée à la fonction polaire. Comme l’explique Evola, “au Proche-Orient” (mais il serait plus correct de dire en Islam), “le terme qutb, ‘pôle’, a désigné non seulement le souverain, mais, d’une manière plus générale, celui qui dicte la loi et qui est le chef de la tradition d’une certaine période historique” (R, 50). (Pour être précis, il faudrait dire que le qutb, le “pôle”, représente le sommet de la hiérarchie initiatique). Or, tout un chapitre de Révolte contre le monde moderne, le troisième de la première partie, repose sur l’idée de cette fonction traditionnelle et emploie précisément les termes “pôle” et “polaire”. L’étrange est que ce chapitre ne contient aucune référence explicite à la tradition islamique, tandis que, pour ce qui est des maîtres de l’ésotérisme islamique, les noms d’Ibn ‘Arabi, Hallâj, Rûmî, Hâfez, Ibn Atâ’, Ibn Farîd, ‘Attâr sont mentionnés dans plusieurs écrits évoliens.

La première mention d’Ibn ‘Arabî, ash-shaykh al-akbar (= doctor maximus), apparaît dans une glose d’Introduction à la Magie qui n’est pas signée, mais qui est certainement due à Evola: y est cité “le cas d’Ibn ‘Arabî” afin d’illustrer l’”inversion des rôles par rapport à l’état où, la dualité étant créée, l’image divine incarnant le Moi supérieur est devant le mystique comme un autre être” (IaM, I, 71). Pour approfondir cette idée, Evola recourt au correspondant enseignement du Taçawwuf; après quoi, dans le même contexte, il rappelle que “la fin d’El Hallaj, qui est toutefois considéré comme l’un des principaux maîtres de l’Islam ésotérique (soufisme)”, fut une conséquence de la divulgation du secret qui s’attache à la réalisation de la condition la plus élevée. Evola revient sur ce point en un autre endroit de son œuvre, lorsqu’il écrit :

En réalité, si certains initiés dont personne ne niait la qualification furent condamnés et parfois même tués (le cas typique le plus souvent rappelé est celui d’Al Hallâj en Islam), cela eut lieu parce qu’ils avaient ignoré cette règle (celle du secret, N.d.A); il ne s’agissait donc pas d’”hérésie”, mais de raisons pratiques et pragmatiques. Une maxime dit à ce sujet: “Que le sage ne trouble pas avec sa sagesse celui qui ne sait pas”. (AM, 122)

L’autre brève allusion à Ibn ‘Arabî contenue dans Introduction à la Magie est due, elle aussi, à Evola, qui, dans le texte intitulé Ésotérisme et mystique chrétienne et signé avec le pseudonyme de “Ea”, remarque que manque dans l’ascèse chrétienne, malgré la discipline du silence, “la pratique du degré le plus intériorisé de cette discipline, qui ne consiste pas seulement à mettre un terme à la parole parlée, mais aussi à la pensée (le fait ‘de ne pas parler avec soi-même’ d’Ibn ‘Arabî” (IaM, III, 281).

Dans Métaphysique du sexe, après avoir relevé que, dans l’Islam, “loi destinée à qui vit dans le monde, non à l’ascète” (MS, 262), est absente “l’idée de la sexualité comme quelque chose de coupable et d’obscène” (MS, 242), Evola relève qu’Ibn ‘Arabî en vient même à parler d’une contemplation de Dieu dans la femme, dans une ritualisation de l’étreinte sexuelle conforme à des valeurs métaphysiques et théologiques. (MS, 242)

Suivent deux longues citations des Fuçûç al-hikam (Les châtons de la Sagesse), dans la traduction due à Titus Burckhardt, dont voici la conclusion évolienne :

"Dans cette théologie soufiste (sic) de l’amour, on doit voir seulement l’amplification et l’élévation à une conscience plus précise du monde rituel avec lequel l’homme de cette civilisation a plus ou moins distinctement assumé et vécu les rapports conjugaux en général, en partant de la sanctification que la Loi coranique confère à l’acte sexuel dans un régime non seulement monogamique, mais aussi polygamique. De là naît aussi le sens particulier que peut revêtir la procréation, entendue précisément comme l’administration du prolongement du pouvoir créateur divin existant dans l’homme." (MS, 243)

Un autre passage des Fuçûç al-hikam illustre, dans Métaphysique du sexe, la “clef de la technique islamique” (MS, 349), la quelle consiste à assumer “la dissolution à travers de la femme” en tant que symbole de l’extinction en la Divinité. Au même ordre d’idées se refère la signification des “Expériences chez les Arabes” de Gallus (pseud. de Enrico Galli Angelini), un texte compris dans Introduction à la Magie dont Evola cite quelques extraits relatifs aux “pratiques orgiaques pour des fins mystiques (…) attestés (…) dans l’aire arabo-persane” (MS, 347).

Dans ce que Gélâleddîn Rûmî dit à propos de la danse (“Celui qui connaît la vertu de la danse vit en Dieu, parce qu’il sait comment l’amour tue”) (MS, 128), Evola distingue une autre “clef” des techniques initiatiques islamiques, “la clef des pratiques d’une chaîne, ou école, de mystique islamique, qui s’est continuée à travers les siècles et qui considère Gélâleddîn Rûmî comme son maître” (MS, 128).

Dans la poésie du soufisme arabo-persan, connue de lui à travers l’Antologia della mistica arabo-persiana de M.M. Moreno (Laterza, Bari 1951), Evola retrouve des thèmes qui, pour sa “métaphysique du sexe”, ne manquent pas d’intérêt: l’application, par exemple, du symbolisme masculin à l’âme de l’initié, si bien que, comme il écrit, “la divinité (…) est considérée comme une femme : elle n’est pas l’”épouse céleste”, mais la “Fiancée” ou l’”Amante”. Ainsi, par exemple, chez Attâr, Ibn Fârid, Gélâleddîn el-Rûmî, etc. (MS, 277, note 1)”.

Dans la poésie soufique, Evola trouve également l’idée de l’amour comme “force qui tue” le moi individuel, idée découverte par lui chez Rûmî et Ibn Fârid.

A une technique caractéristique du soufisme, le dhikr, est consacrée une glose d’Introduction à la Magie que nous pensons pouvoir attribuer à Evola. Celle-ci relève en particulier la correspondance entre une telle technique islamique, et le mantra hindou et la répétition des noms divins pratiquée par l’hésychiasme (IaM, I, 396-397). Cette glose cite Al-Ghazâlî, dont certaines affirmations sont citées à d’autres pages du même ouvrage attribuables avec sûreté à Evola (IaM, II, 135-136 et 239).

Encore plus enrichissante fut la rencontre d’Evola et de l’hermétisme islamique: en fait, parmi tous les auteurs musulmans le plus cité dans l’œuvre d’Evola est Geber, c’est à dire Jâbir ibn Hayyân. A propos du rôle joué par les hermétistes de l’Islam, Evola écrit:

Entre le VIIe et le XIIe siècle, il s’est avéré qu’elle (la tradition hermético-alchimique) existait chez les Arabes qui, à cet égard aussi, servirent d’intermédiaires pour la reprise, par l’Occident médiéval, d’un héritage plus ancien de la sagesse pré-chrétienne. (MG 223)

Dans son étude plus spécialement consacrée à la tradition hermétique, Evola utilise de très nombreuses citations extraites de textes musulmans recueillis par Berthelot et Manget. Il privilégie, nous l’avons dit, Geber: mais ceci n’a rien d’étonnant, compte tenu de la masse énorme du corpus gébérien; Râzî est également mentionné et un certain nombre de livres anonymes sont cités, parmi lequels la célèbre Turba Philosophorum, traduite en italien dans le seconde volume d’Introduction à la Magie.

Comme on sait, une grande partie de l’œuvre d’Evola se base sur certains enseignements traditionnels devenus accessibles au plus grand nombre à la suite de l’exposé qu’en a fait René Guénon. Evola s’est donc en grande partie appuyé sur l’œuvre de ce dernier, reprenant des conceptions qui y étaient développées et les adaptant souvent à sa propre “équation personnelle”. Or, compte tenu de l’appartenance de Guénon à l’Islam et de la filiation islamique de certains enseignements fondamentaux, perceptibles dans l’œuvre de Guénon, il n’est pas hors de propos de considérer ce qu’écrit Evola quant à l’intégration de Guénon à la tradition islamique :

Guénon était convaincu que subsistaient en Orient, malgré tout, des groupes encore dépositaires de la Tradition. Sur le plan pratique, il entretint des rapports directs avant tout avec le monde islamique où des filons initiatiques (soufis et ismaélites) continuaient à circuler parallèlement à la tradition exotérique (c’est-à-dire religieuse). Et il s’islamisa à outrance. S’étant établi en Égypte, il avait reçu le nom de sheikh Abdel Wahîd Yasha (sic) et même la nationalité égyptienne. Il épousa en secondes noces une Arabe. (LD, III, 4, 22)

Et encore :

Dans le cas de Guénon, ce rattachement (initiatique) a dû principalement se réaliser – comme nous l’avons dit – avec des “chaînes” islamiques. Mais à celui qui n’a pas d’inclination à s’en remettre à des musulmans ou à des Orientaux, Guénon ne propose pas grand chose. (R, 212)

Le “cas de Guénon” a donc induit Evola à reconnaître qu’existent, aujourd’hui encore et malgré tout, des possibilités de rattachement initiatique ; en plus, Evola affirme que, dans les conditions actuelles, le choix de l’Islam comme voie traditionnelle est pratiquement obligatoire pour ceux qui adhèrent à la doctrine traditionnelle dans sa formulation guénonienne et ne veulent pas se contenter de la théorie.

D’ailleurs, Evola avait encore plus nettement affirmé, à propos des centres initiatiques:

Il est certain qu’il en existe encore, bien que l’Occident ne soit guère concerné ici et bien qu’il faille, dans ce domaine, se tourner vers le monde musulman et l’Orient. (VdT, I, 3, 120; puis dans AM, 253)

Un problème qu’Evola évoque dans ce contexte, concerne le rapport existant entre les centres initiatiques et le cours de l’histoire. Il est formulé comme suit:

Le cors de l’histoire est généralement interprété comme une involution et une dissolution. Or, face aux forces qui agissent en ce sens, quelle est la position des centres initiatiques? (AM, 253)

Ce problème implique également l’Islam, puisqu’Evola dit :

Par exemple, il est certain qu’existent en terre d’Islam des organisations initiatiques (celles des soufis), mais leur présence n’a pas du tout empêché l’”évolution” des pays arabes dans une direction anti-traditionnelle, progressiste et moderniste, avec toutes les conséquences inévitables de ce phénomène. (AM, 254)

Une telle question avait été posée par Evola dans le cadre d’une correspondance avec Titus Burckhardt, qui, en connaissance de cause, lui avait “fait remarquer que des possibilités de ce genre (c’est à dire traditionnelles, n.d.r.) subsistaient dans des régions non européennes” (CC, 204). Nous ignorons si, et comment, l’écrivain suisse avait répondu aux objections d’Evola; en tout cas, on pourrait faire observer avant tout que les “pays arabes”, avec lesquels Evola semble identifier la “terre d’Islam”, ne constituent en réalité que la dixième partie du monde musulman, de sort qu’il n’est pas correct de faire coïncider leur “évolution” avec le développement de la situation générale de la ummah islamique. Mais surtout, quand bien même les “centres initiatiques (soufis)” ne s’opposeraient pas, par leur action, au processus général d’involution, il serait toutefois arbitraire d’affirmer que leur fonction est illusoire, comme le fait Evola lorsqu’il évoque ces

échanges polémiques avec des milieux qui se font encore des illusions sur les possibilités offertes par les “restes traditionnels” existant dans le monde actuel. (CC, 203)
En fait, le rattachement à des centres initiatiques – dont procède toute transmission régulière d’influences spirituelles – constitue l’unique solution possible pour quiconque entend réagir à la tendance involutive du monde moderne : tendance inexorable puisque soumise aux rigoureuses lois cycliques qui régissent la manifestation. C’est le propre du rattachement à un centre initiatique – et, grâce à lui, au centre suprême – d’assurer la continuité de la transmission des influences spirituelles pour toute la durée du présent cycle d’humanité et donc permettre la participation au monde de l’Esprit jusqu’à la fin du cycle. Dans une telle perspective, c’est le propre du processus d’involution que de se révéler “illusoire”: en fait, celui-ci ne concerne que la manifestation – laquelle, compte tenu de son caractère fondamentalement contingent, ne représente rigoureusement rien vis-à-vis de l’Absolu.
Claudio Mutti


SIGLES DES OEUVRES DE JULIUS EVOLA CITÉES DANS LE TEXTE :

RMM = Révolte contre le monde moderne, éd. de l’Homme, Montréal-Bruxelles 1972.
DALV = La doctrine aryenne de lutte et de victoire, éd. Totalité, Puiseaux 1979.
DF = Diorama, Europa, Roma 1974.
MG = Le mystère du Graal et l’idée impériale gibeline, Villain et Belhomme – Éd. Traditionnelles, Paris 1970.
OO = Orient et Occident, Arché, Milano 1982.
R = Ricognizioni. Uomini e problemi, Edizioni Mediterranee, Roma 1974.
IaM = Introduzione alla Magia, 3 voll., Edizioni Mediterranee, Roma 1971.
AM = L’arc et la massue, Trédaniel-Pardès, Paris-Puiseaux 1984.
MS = Metafisica del sesso, Edizioni Mediterranee, Roma 1969.
LD = René Guénon e il “tradizionalismo integrale”, “La Destra”, a. III, n. 4, avril 1973.
VdT = I centri iniziatici e la storia, “Vie della Tradizione”, a. I, n. 3, juillet-septembre 1971.
CC = Le chemin du cinabre, Arché-Arktos, Milano-Carmagnola 1983.